Dans un rapport sur l'exécution des projets d'infrastructures routières à Kinshasa rendu public ce vendredi 08 novembre, le Centre de recherches en finances publiques et développement local (CREFDL) a révélé que le cabinet du ministère des Infrastructures et travaux publics (ITP) retient 2% du budget alloué à chaque projet d'infrastructures.
Selon le CREFDL, le ministre des ITP a pris en 2023 un arrêté, référencé n°CAB/MINETAT/ITP/AGM/016/2023 du 28 juin 2023, qui impose cette rétrocession de 2% sur tous les marchés d'infrastructures réalisés par son ministère.
Et pourtant, le gouvernement de la RDC prévoit déjà dans sa loi des finances annuelle une allocation destinée au fonctionnement des cabinets ministériels.
Pour l'année 2024, par exemple, selon les chiffres consultés par Deskeco, un montant de 2 509 861 493 FC (soit un peu plus d'un million USD) était prévu pour le fonctionnement du cabinet du ministère des ITP.
Par conséquent, 53,7% de ce budget, soit 1 349 509 253 FC (environ 539 803 USD), est consacré aux titres de voyage à l’intérieur et l’extérieur, aux frais de mission à l’intérieur et à l’extérieur, ainsi qu'aux prestations intellectuelles et de formation.
Dans ce contexte, la rétrocession de 2% pour chaque marché d’infrastructures apparaît d'autant plus injustifiable, explique Valéry Madianga, coordonnateur national du CREFDL, qui qualifie cette pratique d' « inacceptable ».
Face à cette situation, le CREFDL appelle la Première ministre notamment d’instruire au ministre des ITP de retirer l'arrêté ministériel controversé, d’initier un audit de tous les projets d'infrastructures lancés à Kinshasa entre 2020 et 2023, de suspendre l'exécution de tous les projets de voirie à Kinshasa, en attendant la mise en place d'une commission d'évaluation.
Bruno Nsaka