Selon des données du ministère du Budget contenues dans le document 8 du projet de loi des finances exercice 2025 sous examen au parlement, les dettes sociales des entreprises publiques de la RDC ont connu une augmentation de 8,6 % entre 2021 et 2022, atteignant près de 2.821,5 milliards de francs congolais (FC).
Parmi les entreprises publiques les plus touchées, la Société Nationale des Chemins de fer du Congo (SNCC), la REGIDESO, la SCTP et la MIBA représentent respectivement 19,32 %, 18,39 %, 17,40 % et 13,20 % du montant total de ces dettes.
Cette situation pose un risque pour l’économie du pays, entraînant une pression sur les dépenses d’intervention économique de l’Etat.
En effet, l'année 2022 a vu la SNCC bénéficier d'une intervention de l'État atteignant 8,6 milliards de FC, alors que la prévision initiale n'était que de 1,0 milliard de FC, soit un taux d'exécution impressionnant de 864,20 %. La SONAHYDRO, quant à elle, a reçu 10,2 milliards de FC, contre une prévision de seulement 0,15 milliard de FC, affichant un taux de 6.795,28 %.
Selon le ministère du budget qui n’a pas encore dévoilé les données de 2023, des situations pareilles constituent des risques dans l’exécution normale des budgets du gouvernement, ce qui peut être le cas pour l’exercice 2025.
Comprendre les dettes sociales des entreprises publiques
Les entreprises publiques, tout au long de leur cycle de vie, prennent des engagements envers leurs employés, notamment en matière de régimes de retraite, d’indemnités de départ et de congés payés et autres. Les dettes sociales englobent les salaires dus, les cotisations sociales et les contributions aux régimes de sécurité sociale. Ces engagements constituent une part importante de leurs dettes sociales
La grande partie des entreprises publiques étant soit en faillite, soit en difficulté, l’Etat est obligé d’intervenir pour payer ces dettes pour éviter des tensions sociale.
Pour faire face à cette situation, le gouvernement congolais envisage notamment « améliorer la qualité de la gouvernance, du mode de désignation des mandataires actifs ou passifs, poursuivre et finaliser le processus de règlement des dettes croisées, élaborer la stratégie sectorielle et la stratégie de l’Etat-actionnaire l'amélioration de la qualité de la gouvernance et du mode de désignation des mandataires, qu'ils soient actifs ou passifs », selon le ministère du budget.
Bruno Nsaka