La coalition « Le Congo n’est pas à vendre » (CNPAV) a rendu publique ce vendredi à Kinshasa, la bande dessinée intitulée : «Complot contre le Congo ». Cette œuvre retrace l’histoire de la corruption autour de l’expropriation de la mine de Kalukundi à Kolwezi, offrant un regard poignant sur les enjeux économiques et sociaux de la République démocratique du Congo.
La BD créée par la coalition anti-corruption et réalisée par une équipe d’artistes congolais « s'inspire d’une histoire vraie liée à la corruption dans le secteur minier congolais.»
«Ce projet est le fruit d’une longue réflexion menée par le CNPAV pour dénoncer l’influence néfaste de pratiques économiques opaques. À travers des illustrations percutantes et un scénario captivant, l'œuvre appelle à une prise de conscience collective », dit CNAV.
Ce roman graphique rassemble 15 organisations de la société civile congolaise et internationale qui luttent contre la corruption en RDC.
Selon le CNPAV, « le titre Complot contre le Congo reflète non seulement le récit d’une corruption internationale qui impacte directement les ressources et le développement de la RDC, mais également la volonté de mettre en lumière les acteurs souvent invisibles derrière ces pratiques destructrices. Ce complot économique devient ici une mise en garde pour les générations futures. Ce roman graphique est basé sur une histoire vraie, celle des investissements d'Och Ziff en RDC. Dans un règlement à l'amiable signé en 2016 avec le Département américain de Justice, la filiale de Och Ziff Capital Management LLC, Och-Ziff Africa reconnait avoir facilité des actes de corruption pour s'accaparer de mines en RDC, en fournissant de l’argent à un "DRC Partner", largement reconnu comme étant Dan Gertler. Ce partenaire a corrompu à hauteur de plus de 100 millions de dollars plusieurs politiciens congolais, dont "DRC Official 1" (ex-président Joseph Kabila Kabange) et "DRC Official 2" (Augustin Katumba Mwanke) ».
Prix « Kanyaka » pour récompenser les efforts de lutte contre la corruption
Le CNPAV a également annoncé ce vendredi le Prix de l’intégrité dénommé « Kanyaka », visant à récompenser les efforts de lutte contre la corruption. Le Prix Kanyaka a pour objectif d’honorer et reconnaître les acteurs (qu’ils soient des personnes physiques ou morales) qui ont fait preuve d’un engagement et d’un courage exceptionnels dans la lutte contre la corruption ; et dénoncer et décourager les faits de corruption les plus répréhensibles. Dans cet ordre d’idées, le Prix prévoit deux sortes de sanction, à savoir positive (Or : 1er prix) et (Diamant : 2è Prix), consistant à récompenser ceux qui ont contribué activement à la lutte contre la corruption) et négative ( Charbon : 1er Prix) et Mazout (2è Prix) visant à mettre en lumière les cas de corruption les plus graves, ayant eu un impact négatif considérable sur la société). Selon le CNPAV, la sanction négative vise les faits de corruption et pas des personnes/Organisations parce que, justifie le consortium, « les allégations de corruption doivent être traitées avec le plus grand sérieux et doivent être basées sur des preuves solides. Il est également crucial de respecter les droits des individus, y compris le droit à la présomption d'innocence et le droit à un procès équitable ».
Le Prix positif mise sur plusieurs critères à savoir pour ce qui est des institutions et entreprises, la transparence et redevabilité, efforts de lutte contre la corruption, impact, conformité aux normes internationales, participation du public et innovation. Tandis que pour ce qui concerne des personnes, il y a des critères suivants : exposition à la corruption, risques pris, persistance, impact, intégrité et innovation. Quant au Prix négatif portant sur les faits de corruption, il y a les critères tels que : impact sur la société, impact financier, position et influence, intention et motivation, répétition des infractions, violation de la confiance.
Ceux que la chose intéresse pourront voter via l’adresse électronique du CNPAV (www.corruptiontue.org). Un jury très rigoureux sera mis en place pour ce faire. Une seule date à retenir, le 9 décembre 2024 à Kinshasa, le CNPAV va récompenser des personnes ou institutions et entreprises.
Cerise sur le gâteau, le CNPAV a évoqué l’affaire Glencore qui a été sanctionnée par la justice suisse pour des faits de corruption passés en RDC avec son partenaire Dan Gertler.
Bienvenu Ipan