RDC : L’exploitation du cobalt à Kolwezi menace la santé reproductive, selon une enquête

Excration du cobalt
Excration du cobalt
PAR Deskeco - 17 oct 2024 15:36, Dans Mines

Une enquête menée par La Guardia Magazine révèle les graves conséquences sanitaires de l’exploitation intensive du cobalt à Kolwezi, en RDC, sur la santé reproductive des femmes. Entre 2018 et 2023, la production de cobalt a augmenté de 63 %, passant de 104 000 tonnes à 170 000 tonnes, en raison de la forte demande mondiale pour ce minerai essentiel à la transition énergétique. Cependant, cette exploitation accélérée présente des risques environnementaux et sanitaires notables, particulièrement dans le quartier de Musonoï.
Situé à moins de deux kilomètres du centre de Kolwezi, Musonoï surplombe une mine à ciel ouvert exploitée par la Compagnie minière de Musonoï (COMMUS), filiale du groupe chinois Zijin. Les habitations sont exposées à moins de 500 mètres de la mine, et les résidents signalent des cas fréquents de pollution de l’air et de l’eau qui affectent leur santé. L’eau potable est rare, et l’air chargé de poussières toxiques pose des risques graves pour les femmes du quartier.
D’après l'enquête de La Guardia Magazine, les femmes de Musonoï font état de troubles graves de santé reproductive. « J’ai connu quatre avortements successifs ces trois dernières années, » témoigne Angèle, une résidente. Julie Nshinda, infirmière à la clinique « La Trinité », rapporte que 5 à 10 femmes par mois consultent pour des problèmes de santé de la reproduction, soit environ une centaine de cas par an. L'infirmière a également constaté des malformations congénitales : le 27 juillet dernier, un bébé est né avec une malformation sévère du crâne et n’a pas survécu.
Les ONG RAID et AFREWATCH, citées dans le rapport, confirment que les activités minières industrielles aggravent les problèmes de santé dans les communautés environnantes, avec des cas de fausses couches, d’infections urogénitales et de malformations congénitales en augmentation. Des chercheurs de l’Université de Lubumbashi et de Bruxelles ont relevé des niveaux élevés de cobalt, de cuivre, d’arsenic et d’autres substances toxiques dans l'eau, l’air et le sol de la région.
COMMUS, la filiale du groupe Zijin, affirme respecter les normes environnementales et s’engage pour une production de cobalt « propre ». Cependant, face aux plaintes des résidents et aux preuves croissantes de pollution, la communauté de Musonoï demande des mesures immédiates pour protéger leur santé et leur environnement.

Lire l’intégralité de l’enquête ici.

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