Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Turk, a exprimé son inquiétude face à l’exploitation illégale et au commerce illicite des « minerais de sang » tels que l’or, le coltan et le cuivre, qui se poursuivent dans l’Est de la RDC. Il a fait part de cette préoccupation ce mardi dans une déclaration sur la situation sécuritaire du pays, citant « la complicité d’entreprises à l’intérieur et à l’extérieur du pays » et une tendance à s’accaparer des ressources provenant de ces activités illicites.
« Ce qui me frappe, c’est de savoir comment la situation dans l’Est est liée à notre vie quotidienne, comme nos portables qui sont alimentés par les minéraux de cette région », a déclaré Volker Turk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
L’or, par exemple, est une production importante localisée dans le Kivu, principalement de manière artisanale. La majeure partie de cette production est exportée clandestinement, alimentant ainsi des groupes armés. L'Ouganda, qui dispose d’une fonderie, accueille une grande partie de cette production frauduleuse. Il en va de même pour le coltan, un minerai contenant du tantale, crucial pour la fabrication des téléphones portables. Actuellement, les rebelles du M23 occupent, par exemple, une mine de coltan exploitée par la Société Minière de Bisunzu, située dans la localité de Rubaya.
Les États-Unis ont également exprimé leur mécontentement face à ce problème, dénonçant le rôle que le commerce et l’exploitation illicites de l’or et du tantale continuent de jouer dans le financement des conflits dans cette partie du pays. Fin septembre, la cheffe de la mission de l’ONU en RDC a révélé que les rebelles du M23 perçoivent environ 300 000 dollars par mois grâce aux revenus miniers dans les zones sous leur contrôle.
Yassin Kombi