La Banque africaine de développement (BAD), la Banque interaméricaine de développement (BID), la Fondation Rockefeller et le Center for Global Development se sont réunis pour co-organiser une réunion de haut niveau le 13 octobre pour discuter de la réorientation des droits de tirage spéciaux ( DTS) des pays contributeurs par l’intermédiaire des banques multilatérales de développement (BMD). L’objectif est de renforcer leurs prêts en faveur du développement et de la résilience climatique aux pays qui en ont le plus besoin. La réunion a eu lieu en marge des Assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale à Marrakech, au Maroc, rapporte afdb.org.
Les ministres participants, de hauts responsables gouvernementaux et des représentants de la société civile ont discuté des multiples crises auxquelles sont confrontés les pays en développement en raison de la pandémie de COVID-19, de la guerre en Ukraine et de la crise alimentaire qui en résulte. La réunion s'est également concentrée sur les défis auxquels les pays sont confrontés pour accéder aux marchés internationaux de capitaux dans un environnement de forte inflation et de taux d'intérêt élevés. Ils ont souligné le besoin urgent de ressources concessionnelles supplémentaires pour financer la reprise économique, le changement climatique et pour donner aux pays l’espace budgétaire nécessaire pour gérer durablement le fardeau de la dette.
La BAD et la BID ont présenté leur proposition de modèle hybride basé sur le capital pour la réorientation des DTS. Les participants ont reconnu que les notations triple A et les solides antécédents financiers de la BAD et de la BID en matière de mobilisation de ressources à faible coût auprès des marchés de capitaux leur permettraient d’exploiter les DTS qui leur sont alloués d’un facteur de trois à quatre. Cela signifie que 5 milliards de dollars de DTS réacheminés via la BAD et la BID peuvent générer jusqu’à 20 milliards de dollars de prêts supplémentaires pour des projets de développement et de résilience climatique, y compris directement au secteur privé.
Les participants ont salué un certain nombre de développements clés issus de la réunion
Les représentants du FMI ont souligné que les services du Fonds avaient collaboré étroitement avec les équipes de la BAD et de la BID pour élaborer la proposition hybride basée sur le capital, notamment en partageant les expériences pertinentes acquises dans la mise en place de la canalisation des DTS pour le Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et la croissance (PRGT) du FMI et Fiducie pour la résilience et la durabilité (RST).
Les représentants des pays disposant de DTS inutilisés ont exprimé leur ferme soutien à la proposition et se sont engagés à travailler sans relâche pour débloquer des progrès avant la COP28 à Dubaï, la présidence de la COP28 offrant son plein soutien pour présenter la proposition lors d'un événement de haut niveau lors de la Journée des Finances en décembre. L'occasion servira également de plate-forme prestigieuse permettant aux pays d'annoncer leurs engagements en DTS en faveur du mécanisme.
La France a confirmé sa participation à la réorientation des DTS vers les banques multilatérales de développement à travers l'accord de soutien à la liquidité (LSA).
Les participants ont convenu de créer un groupe de travail pour identifier les contributions dès que possible et résoudre tous les problèmes techniques restants rencontrés par les pays.
La solution lancée par la BAD et la BID mobilisera plus efficacement des capitaux supplémentaires pour le développement et la résilience climatique ainsi que pour les régions qui en ont le plus besoin.
DESKECO