Mesdames et messieurs, bonjour et merci pour votre accueil chaleureux ici à Abidjan.
Tout à l’heure, j’ai eu l’occasion de traverser le magnifique pont Alassane Ouattara. Ce nouveau pont n’est pas juste un lien crucial pour le transport dans cette ville, il symbolise aussi la transformation de la Côte d’Ivoire : d’un pays fragile et touché par un conflit il y a dix ans à une économie dont la croissance est parmi les plus rapides en Afrique. Le monde entier a besoin du même esprit d’optimisme !
Je suis également ici en raison d’un autre lien important : celui qui unit l’Afrique et le FMI.
La semaine prochaine, nos assemblées annuelles se tiendront à Marrakech, réunissant les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales de 190 pays. Elles marqueront un anniversaire important : un demi-siècle s’est écoulé depuis la dernière fois que ces assemblées se sont déroulées en Afrique, à Nairobi, en 1973. Quelques semaines à peine après le terrible séisme qui a frappé le pays, le Maroc accueillera la communauté internationale dans un esprit de solidarité et d’engagement pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés. Je tiens à exprimer mes sincères condoléances au peuple marocain et toute ma reconnaissance pour avoir généreusement accepté d’accueillir nos réunions.
Depuis la dernière fois que nos assemblées se sont tenues en Afrique, il y a cinquante ans, le monde a profondément changé : l’espérance de vie a augmenté, la pauvreté mondiale a reculé, le système monétaire international s’est adapté à un régime de change souple et les technologies ont transformé notre façon de travailler, de nous divertir et de communiquer. Toutefois, les inégalités, entre les pays et au sein même des pays, se sont exacerbées et nous sommes aussi face à une crise climatique qui menace notre existence. La croissance suit par ailleurs une trajectoire descendante ces dix dernières années.
C’est pourquoi il faut agir pour préparer les cinquante prochaines années. Nous devons chercher à bâtir des ponts qui nous mèneront demain vers une croissance robuste, une croissance durable et inclusive.
Ce sera l’objet de mon intervention aujourd’hui. Je suis à Abidjan, en terre africaine, et l’Afrique m’inspire. Sur ce continent, nous pouvons voir, comme sous l’effet d’une loupe, les défis auxquels le monde est confronté. Mais nous voyons aussi son grand potentiel. L’Afrique dispose de ressources abondantes, d’une créativité et d’une énergie inépuisables. À l’échelle mondiale, la population de l’Afrique est à la fois la plus jeune et celle dont la croissance est la plus rapide.
En somme, pour que l’économie mondiale prospère au 21e siècle, l’Afrique doit prospérer. Les pays avancés connaissent un vieillissement démographique rapide, mais disposent d’immenses capitaux. Il sera essentiel de relier ces capitaux aux abondantes ressources humaines de l’Afrique pour insuffler plus de dynamisme aux perspectives actuelles de croissance mondiale, qui sont anémiques.
C’est également en Afrique que le besoin de renforcer la résilience économique est le plus indéniable. La pandémie de COVID-19, la guerre que la Russie mène en Ukraine, les catastrophes climatiques, la crise du coût de la vie et l’instabilité politique sont autant de preuves que nous vivons dans un monde exposé à des chocs. C’est en Afrique que les répercussions de ces chocs sont les plus visibles, et l’impératif d’y être mieux préparés le plus évident.
Et pour que l’Afrique prospère, il faut préserver le pont le plus important de tous, celui qui relie tous les pays : la coopération internationale.
Comme on dit à Abidjan : « On est ensemble ». Durant les assemblées, nous ferons en sorte que cette phrase prenne tout son sens pour les habitants de nos pays membres.
Perspectives mondiales : l’économie se montre résiliente, mais est mise à l’épreuve par une croissance faible et une divergence croissante
Commençons par les perspectives économiques. Au cours du premier semestre 2023, nous avons observé une résilience remarquable de l’économie mondiale, avec quelques bonnes surprises, en grande partie grâce à une demande de services plus forte que prévu et à des progrès notables dans la lutte contre l’inflation.
Cela augmente les chances d’atterrissage en douceur pour l’économie mondiale. Mais nous ne pouvons baisser la garde !
Si la reprise après les chocs de ces dernières années se poursuit, elle est lente et inégale. Comme vous le verrez dans les prévisions actualisées que nous présenterons la semaine prochaine, le taux actuel de la croissance mondiale reste plutôt faible, et bien inférieur à la moyenne de 3,8 % enregistrée au cours des vingt années qui ont précédé la pandémie. Et à moyen terme, les perspectives de croissance se sont encore assombries.
Nous constatons pourtant de grandes disparités sur le plan de la dynamique de croissance. L’élan le plus marqué vient des États-Unis. L’Inde et plusieurs autres pays émergents, dont la Côte d’Ivoire, sortent du lot. Mais la plupart des pays avancés ralentissent, en Chine, l’activité économique est inférieure aux attentes, et de nombreux pays sont aux prises avec une croissance anémique. La fragmentation de l’économie menace de compromettre davantage les perspectives de croissance, en particulier pour les pays émergents et les pays en développement, y compris ici même en Afrique.
Ceci se traduit par une divergence croissante sur le plan économique entre différents groupes de pays et au sein de ces groupes. Elle est due en partie aux séquelles qui amputent durablement l’économie. Nous estimons que les pertes de production cumulées de l’économie mondiale du fait des chocs successifs survenus depuis 2020 s’élèvent à 3 700 milliards de dollars en 2023.
Ces pertes ne sont pas réparties équitablement selon les pays. Les États-Unis sont la seule grande économie à avoir retrouvé la trajectoire qu’elle suivait avant la pandémie. Pour le reste du monde, les tendances restent inférieures à celles précédant la pandémie, surtout pour les pays à faible revenu. Et pourquoi ? Parce que leur capacité à protéger leur économie et soutenir les plus vulnérables demeure extrêmement limitée.
Cette divergence s’explique aussi par les différences sur le plan de la marge de manœuvre de l’action publique et des paramètres macroéconomiques fondamentaux, en termes de dépendance à l’égard des importations de produits énergétiques et alimentaires, de la part des biens comparée à celle des services dans l’économie, du rôle des échanges, de la dynamique des réformes et du rythme de la lutte contre l’inflation — autant d’éléments qui influent à la fois sur les choix des pouvoirs publics que sur les résultats économiques des pays. En conséquence, aujourd’hui, des pays font de plus en plus cavalier seul.
Des politiques pour une croissance plus forte demain
Compte tenu de ces tendances divergentes, le FMI a un rôle important à jouer pour aider les pays à faire des choix et à suivre des stratégies de croissance qui portent leurs fruits. Trois priorités ressortent.
Premièrement, renforcer la stabilité économique et financière.
La lutte contre l’inflation est la priorité absolue. Grâce aux mesures déterminantes des banques centrales et à des politiques budgétaires responsables, l’inflation recule dans la plupart des pays, mais devrait rester supérieure à la cible dans un certain nombre de pays jusqu’en 2025. L’inflation élevée mine la confiance des consommateurs et des investisseurs, fragilise les fondements de la croissance et surtout, frappe de plein fouet les membres les plus démunis de la société.
Pour gagner la bataille contre l’inflation, il faut maintenir les taux d’intérêt à des niveaux plus élevés plus longtemps. Il est en effet primordial d’éviter d’assouplir prématurément la politique monétaire, compte tenu du risque de recrudescence de l’inflation. Une nouvelle analyse du FMI montre que les anticipations d’inflation jouent un rôle de plus en plus important dans les hausses de prix[i]. Pour que l’opinion comprenne mieux la problématique de l’inflation, les décideurs doivent faire connaître clairement leurs objectifs.
Ils doivent également préserver la stabilité financière. L’attente d’un « atterrissage en douceur » a contribué à doper les prix de différents actifs. Toutefois, une réévaluation rapide de ces perspectives, accompagnée d’une brusque flambée de l’inflation, pourrait se traduire par un fort durcissement des conditions financières, qui frapperait durement les marchés et les économies.
La raréfaction du crédit exerce déjà des pressions sur de nombreux emprunteurs, comme les entreprises du secteur de l’immobilier commercial aux États-Unis et en Europe. Les tensions persistantes dans le secteur de l’immobilier en Chine sont préoccupantes, tout comme le niveau élevé d’endettement dans certaines parties du secteur non bancaire.
Les banques elles aussi subissent des pressions, comme vous le verrez dans le Rapport sur la stabilité financière dans le monde qui sortira la semaine prochaine[ii].
À cela il faut ajouter les risques importants sur le plan budgétaire auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés. Pour se préparer aux chocs de demain et faire des investissements vitaux, les pays doivent reconstituer leur marge de manœuvre budgétaire. Dans la plupart des cas, cela passe par un durcissement de la politique budgétaire, qui peut également soutenir la politique monétaire si les pressions inflationnistes restent élevées.
Les enjeux sont élevés car les chocs des dernières années ont encore alourdi le fardeau de la dette de nombreux pays, notamment en Afrique. Alors que leur espace budgétaire est faible, voire inexistant, et que les coûts du service de la dette augmentent, de nombreux gouvernements doivent prendre des décisions difficiles. Ils doivent privilégier les dépenses et faire connaître clairement des plans budgétaires à moyen terme afin de gagner en crédibilité et réduire leur endettement.
Certains pays d’Afrique réforment les subventions à l’énergie afin de ménager l’espace nécessaire pour engager des dépenses de développement. Le Nigéria par exemple a récemment supprimé des subventions aux combustibles qui avaient coûté environ 10 milliards de dollars l’année dernière, soit quatre fois plus que les montants consacrés à la santé.
De nombreux pays ont également besoin de générer des recettes intérieures plus élevées et plus régulières. Dans ce domaine, le FMI a apporté son concours à environ 150 pays membres rien que ces deux dernières années et les a ainsi aidés à améliorer la conception et l’administration des impôts et à renforcer les institutions fiscales, et à développer des marchés des capitaux locaux. Des pays comme le Mozambique, le Népal et le Rwanda ont prouvé qu’il était possible d’augmenter largement les recettes.
Cela m’amène à ma deuxième priorité d’action : jeter les fondements d’une croissance durable et inclusive grâce à des réformes porteuses de transformation et mettre en place de solides institutions publiques.
L’histoire nous a montré que les pays pauvres s’enrichissent dès lors qu’ils éduquent leur population, mettent en place de bonnes infrastructures et assurent une gouvernance efficace dans le respect de l’État de droit. Il ne s’agit pas d’éléments statiques : les besoins de compétences évoluent, les infrastructures d’aujourd’hui reposent sur la connectivité numérique et des circuits commerciaux complexes, et les institutions se transforment. Malgré tout, il s’agit des trois piliers sur lesquels reposent la croissance et la prospérité : pour tous les pays, mais surtout pour ceux où le besoin de créer des emplois en faveur des populations en rapide croissance est le plus crucial.
Permettez-moi d’approfondir ces trois piliers.
Plus que tout, nous devons investir dans le capital humain. Pour l’Afrique, il s’agit d’assurer une éducation de qualité à tous les niveaux pour que les jeunes puissent saisir les opportunités d’emploi de demain. Il s’agit également d’accroître les investissements dans les soins de santé. Ici même, en Côte d’Ivoire, les autorités intensifient leurs investissements en faveur des jeunes tout en prenant des mesures pour continuer de diversifier leur économie.
Deuxièmement, il convient de remédier aux déficits d’infrastructures, anciennes et récentes. Il s’agit non seulement des infrastructures physiques fondamentales, comme la construction de nouveaux ponts ici à Abidjan, mais aussi du développement de réseaux routiers indispensables dans les zones rurales, de la poursuite de l’électrification et d’autres processus.
Et ces investissements doivent prendre en compte les besoins de la transition écologique. À cette fin, il convient de procéder à des investissements avisés dans l’adaptation, les infrastructures et les technologies, tels que de meilleurs systèmes d’irrigation. De plus, cette transition énergétique présente de considérables opportunités de croissance.
Le numérique fait également partie de la liste des infrastructures. Tout comme l’électricité a favorisé le progrès économique au 20e siècle, la transformation numérique peut apporter de considérables progrès au 21e siècle. Elle donne aux pays africains leur meilleure chance de rattraper les autres pays.
De nombreux exemples de cette évolution sont déjà visibles dans la région ces dernières années. Le service de paiement mobile kenyan M-PESA s’est implanté dans six autres pays d’Afrique : il y a amélioré l’efficacité des paiements et l’inclusion financière. Citons aussi « Hello Tractor », plateforme présente dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne qui permet aux agriculteurs de louer des tracteurs par message texte, créant ainsi de nouveaux débouchés pour un plus grand nombre de personnes.
Les jeunes entreprises africaines continuent d’impressionner par leurs innovations. Davantage d’investissements dans l’accès à Internet libéreront la créativité du continent et amélioreront les services publics. Durant la pandémie, le Togo a mis en place un système de paiement numérique du nom de Novissi, grâce auquel des personnes en difficulté ont pu recevoir des transferts monétaires en urgence.
Le troisième pilier a trait à l’indispensable amélioration de la gouvernance et de la capacité des États à promouvoir une croissance inclusive. Une nouvelle analyse du FMI[iii] démontre les résultats que pourraient atteindre les pays émergents et les pays en développement dans leur ensemble : grâce à un train de réformes axées sur la réduction des lourdeurs administratives, l’amélioration de la gouvernance et la diminution des restrictions commerciales, ils pourraient accroître leur PIB de 8 % en quatre ans.
Je placerais dans cette catégorie les réformes nécessaires pour réaliser tout le potentiel de la zone de libre-échange continentale africaine. La suppression des barrières commerciales et l’amélioration de l’environnement commercial au sens large permettront d’augmenter de plus de 10 % le revenu par habitant du pays africain médian. Avec la pleine mise en œuvre de cet accord, l’Afrique deviendra la plus grande zone de libre-échange au monde et donnera un coup de fouet considérable au niveau de vie de ses habitants.
J’en arrive ainsi à la troisième priorité d’action : renforcer la résilience collective grâce à la coopération internationale.
Au moment même où nous en avons le plus besoin, la coopération s’affaiblit. Les ponts entre les pays se fragilisent et les obstacles au commerce et à l’investissement se multiplient.
La fragmentation du monde constitue un défi exceptionnel pour les pays émergents et les pays en développement, car ils sont davantage tributaires du commerce et ont une marge de manœuvre plus limitée. Par rapport à d’autres régions, le continent africain risque d’être le plus pénalisé économiquement par une profonde fragmentation.
C’est un défi que nous devons relever ensemble.
Le besoin de coopération internationale n’est nulle part aussi éclatant que dans le domaine du changement climatique, qui met notre existence même en péril. Il incombe au monde entier de venir en aide aux pays vulnérables face à des chocs qu’ils n’ont pas causés.
C’est pourquoi au FMI, nous avons créé le nouveau fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité (FFRD), doté de 40 milliards de dollars. Ce fonds fournit un financement abordable de plus long terme pour aider les pays émergents et les pays à faible revenu vulnérables à entreprendre des réformes climatiques. Nous avons déjà approuvé onze programmes au titre de cet instrument, dont six en Afrique, et de nombreux autres suivront au cours des deux prochaines années.
Nous devons également œuvrer ensemble pour aider les pays à faire face aux problèmes d’endettement. Un cinquième des pays émergents et plus de la moitié des pays à faible revenu restent exposés à un risque élevé de surendettement.
À cet égard, nous avons enregistré de nettes avancées au cours des derniers mois. Le cadre commun commence à porter ses fruits, même si les progrès restent trop lents. Avec la présidence indienne du G20 et la Banque mondiale, nous avons mis en place la table ronde mondiale sur la dette souveraine, qui rassemble les créanciers publics et privés et les pays débiteurs. À partir d’un accord avec le FMI au niveau des services, par exemple, le Tchad a mis 11 mois pour obtenir les assurances des créanciers indispensables à l’approbation du programme ; la Zambie a ensuite mis 9 mois pour atteindre cette étape, le Sri Lanka 6 mois, et le Ghana 5 mois. Nous souhaiterions des progrès plus rapides, mais nous sommes déjà sur la bonne voie !
Malgré cela, nous devons en faire plus pour venir en aide aux pays émergents et aux pays en développement vulnérables. C’est pourquoi il est urgent de renforcer le dispositif mondial de sécurité financière.
Les réserves de devises, les lignes de crédit réciproque entre banques centrales et les accords financiers régionaux procurent un certain niveau de protection contre les crises financières. Mais une centaine de pays émergents et de pays à faible revenu vulnérables, dont la plupart des pays africains, ne disposent pas de réserves suffisantes ni d’un accès aux lignes de crédit réciproque.
Il n’est donc pas surprenant que ces pays comptent sur l’appui du FMI, qui se trouve cœur du dispositif mondial de sécurité. Souvent, le FMI est « l’assureur des non-assurés ».
Depuis la pandémie, nous avons mis à disposition des liquidités et des réserves mondiales à hauteur de 1 000 milliards de dollars au moyen de nos prêts et de notre allocation de droits de tirage spéciaux (DTS). Nous avons fourni quelque 320 milliards de dollars de financement à un total de 96 pays. Nous avons multiplié par cinq nos prêts non porteurs d’intérêt en faveur de 56 pays à faible revenu par l’entremise de notre fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et la croissance (RPC). Et nous avons incité des pays membres économiquement plus solides à transférer une part non négligeable de leurs DTS aux pays plus vulnérables, ce qui a permis d’augmenter d’environ 100 milliards de dollars l’enveloppe dont disposent des fonds fiduciaires du FMI tels que celui pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance et celui pour la résilience et la durabilité.
Toutefois, la capacité de prêt du FMI par rapport à la totalité des engagements extérieurs mondiaux a régressé ces dernières décennies, à mesure que les marchés financiers se sont développés, et la proportion de ressources empruntées a progressivement augmenté.
Pour renforcer ce cœur du dispositif mondial de sécurité, nous exhortons donc nos pays membres à accroître les ressources de leurs quotes-parts auprès du FMI.
Nous encourageons également nos pays membres les plus robustes à contribuer davantage au financement du fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et la croissance, ainsi qu’au fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité, afin d’assurer l’appui aux plus vulnérables de nos pays membres.
Un FMI fort et doté de ressources suffisantes signifie également un FMI plus réactif aux besoins des pays émergents et des pays en développement. Nous avons déjà pris des mesures énergiques face aux récents chocs, mais nous continuerons de consolider notre panoplie d’outils, notamment concernant nos instruments de précaution.
Presque tous les pays sont membres du FMI, qui joue un rôle rassembleur fondamental. Il doit donc aussi contribuer à amplifier la voix des pays émergents et des pays en développement. J’ai hâte de voir nos pays membres accepter un troisième siège africain au sein de notre conseil d’administration.
Nous continuons d’adapter l’appui du FMI aux circonstances particulières de chaque pays membre et nous avons renforcé notre présence sur le terrain grâce à un vaste réseau de bureaux de représentants résidents et de centres régionaux de développement des capacités, notamment ici même à Abidjan.
Conclusion
Permettez-moi de conclure en revenant à 1973, dernière année où les assemblées annuelles s’étaient tenues en Afrique. À l’époque, les problématiques auxquelles étaient confrontés les délégués étaient essentiellement les mêmes que celles auxquelles nous faisons face aujourd’hui : inflation élevée, conflits et transformations économiques fondamentales.
Dans son discours prononcé lors de ces assemblées annuelles, le président kenyan Jomo Kenyatta avait déclaré que « une coopération efficace n’avait jamais été aussi indispensable ». Et il avait conclu par un mot : « Harambee », qui signifie « se ressaisir ensemble en totale coopération ».
Grâce aux mesures appropriées et dans cet esprit de « Harambee », nous pourrons bâtir un pont vers un avenir plus empreint de prospérité et de paix. Nous pouvons poser les fondations d’un demi-siècle encore plus spectaculaire que le précédent.
On est ensemble !
Je vous remercie.
FMI.ORG