Au cours de l'audience du procès concernant l'ancien Premier ministre Matata Ponyo, l'ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Deogratias Mutombo, et l'homme d'affaires Christo Groobler, impliqués dans le scandale du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, les avocats de Matata Ponyo ont présenté un certificat médical recommandant 45 jours de repos médical pour leur client. Cependant, le procureur général près la Cour constitutionnelle estime que cette démarche traduit une volonté de "refus de comparaître."
L'officier du ministère public a déclaré lors de l'audience : "Je voudrais, monsieur le président, vous rappeler les différentes péripéties que cette affaire a connues. Nous sommes partis de plusieurs préalables, incompétence, irrecevabilité, et pour vider ces préalables, la justice congolaise a dû prendre un an pour que l'affaire vous parvienne et que vous puissiez examiner le fond. Il est inexact d'affirmer que l'accusé Matata a toujours collaboré avec la justice. À cet égard, nous signalons que c'est toujours dans le cadre de cette volonté de ne pas comparaître que les instructions sont données pour que les textes de procédure ne soient pas régulièrement signifiés."
Il a ajouté : "Il y a une logique de refus de comparaître aujourd'hui. Il y a comme une pluie qui tombe pour nous dire l'état de santé préoccupant de l'accusé Matata. Pour ma part, s'il y avait encore des médecins près de votre cour, j'aurais sollicité une contre-expertise. Mais pour nous, ce certificat est un moyen de retarder le procès."
Les accusations portées contre Matata Ponyo et Groobler sont graves, notamment des détournements de fonds de plus de 115 millions de dollars à travers des avantages financiers indus, des surfacturations, la création de sociétés écrans, ainsi que des détournements de procédures administratives. Matata Ponyo et Mutombo sont également accusés d'avoir omis de verser 89 millions de dollars destinés à la construction du marché international de Kinshasa.