À l'approche des élections en République démocratique du Congo (RDC), la tension politique ne cesse de monter. L’ambassade des États-Unis à Kinshasa exprime ses préoccupations face à la série d'incidents survenus au cours des derniers mois, suggérant une possible instrumentalisation du pouvoir au détriment de l’opposition.
Des attaques physiques à l'encontre de personnalités politiques, des campagnes de harcèlement visant des partisans, des procédures judiciaires qui semblent avoir été politisées, ainsi que des détentions qualifiées d'"arbitraires" ont été signalées. Ces agissements menacent l’intégrité du processus électoral, réduisant potentiellement les chances des candidats d'opposition.
« La protection des droits humains fondamentaux tels que la liberté d’expression, la liberté de réunion, et le droit de circulation est un trait distinctif des démocraties. [...] Nous notons avec inquiétude ces rapports qui pourraient saper la confiance du public en la capacité du gouvernement à garantir des élections libres, équitables et pacifiques », souligne la déclaration officielle de l'ambassade américaine.
En tant que partenaire de longue date de la RDC, les États-Unis ont réaffirmé leur volonté d'appuyer le pays en vue des élections générales prévues pour décembre 2023. Washington exhorte également Kinshasa à garantir une compétition équitable pour tous les candidats et à assurer un procès équitable à toute personne détenue.
Cette situation n'a pas échappé à l'administration américaine, comme en témoigne la visite récente de Victoria Nuland, secrétaire d'État adjointe par intérim. Également, l’ambassadrice des États-Unis en RDC, Lucy Tamlyn, a rappelé l'importance d'un processus électoral inclusif.
La RDC vit des moments tendus à l'orée de ce grand rendez-vous démocratique : répressions violentes des marches de l’opposition, arrestations de figures politiques et de la société civile, ainsi que des journalistes. Des incidents récents, tels que l'agression de Delly Sesanga, candidat à la présidentielle, témoignent de la volatilité de la situation.
L'Union européenne a également exprimé ses préoccupations et invite la RDC à garantir l'intégrité du processus électoral.
Malgré ce climat, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a enregistré des avancées, notamment avec la publication des listes de candidatures pour les législatives. Une "Maison des élections" a également été inaugurée fin août, symbole de la volonté d'un dialogue continu autour du processus électoral.
L'élection présidentielle se rapproche, avec la convocation de l'électorat prévue pour ce 1er septembre. Le mois suivant verra le dépôt des candidatures.
Emmanuel Kuzamba
