Le marché de change en République démocratique du Congo est en surchauffe depuis pratiquement le denier trimestre 2022 jusqu’à ce mois de juillet 2023, faisant passer la monnaie nationale de 2016 FC le dollar américain à 2600 FC le dollar américain aujourd’hui.
La conséquence directe est que non seulement la monnaie nationale perd de sa valeur devant la devise américaine mais surtout la perte de pouvoir d’achat des millions des Congolais payés en franc congolais suite à l’inflation sur le marché des biens et services.
C’est dans ce contexte que le président de la République, Félix Tshisekedi, lors du Conseil des ministres du vendredi 14 juillet a instruit le Premier ministre et les ministres concernés de prendre chacun, dans son secteur, des mesures idoines pour calmer la situation sur le marché de change.
Du coté de la Banque centrale, non seulement il y a eu injection sur le marché de change, à travers les banques commerciales, de 50 millions USD le 13 juillet 2023 pour répondre à la demande, l’Institut d’émissions a fait 5 recommandations, au regard de la gravité de la situation actuelle, « aux grands maux, les grands remèdes », pour endiguer les évolutions délétères actuelles sur le marché de change qui sont les suivantes :
- L’arrêt des paiements en espèces du Trésor aux guichets de la Banque Centrale lesquels, dans les pratiques internationalement admises, sont destinés exclusivement à l’alimentation des banques commerciales ;
- La cession des montants conséquents des devises sur le marché des changes pour éviter, qu’avec des ventes faibles, les banques bénéficiaires de ces devises en position oligopolistique ne puissent les revendre à des taux surfaits aggravant ainsi la surchauffe ;
- La levée du coefficient de réserve obligatoire 10% à appliquer sur le stock et non le flux des dépôts en vue en monnaie nationale à l’effet de permettre une ponction significative des réserves obligatoires à loger dans un compte indisponible et de résorber la liquidité excédentaire ;
- L’annihilation de la marge de négativité du taux directeur réel de manière à prévenir le désencrage des anticipations inflationnistes ainsi que la fuite devant la monnaie nationale, booster l’attractivité des bons BCC et élargir conséquemment les pontions de la liquidité via les ventes des BTR, casser la demande spéculative du crédit et ponctionner la liquidité bancaire excédentaire sans cesse croissante ;
- Le renforcement de la coordination des politiques monétaire et budgétaire en ce mois d’échéance fiscale devant se caractériser par la réalisation d’un excédent budgétaire à l’effet de consolider les ponctions visées dans le cadre de la politique monétaire et de change.
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