Les richesses très rares du sous-sol de la République Démocratique du Congo, cobalt en prime, sont au coeur d'opposition d'intérêts entre les États-Unis et la Chine dans un monde en pleine course à la maîtrise des minerais stratégiques pour la transition énergétique.
Un projet de loi exigeant la mise en place d'une stratégie nationale américaine pour sécuriser les chaînes d'approvisionnement en minerais critiques de la République démocratique du Congo a été présenté, mardi 11 juillet 2023, à la chambre des représentants américains, par John James, président de la sous-commission Afrique.
Dans ce projet de loi présenté à la chambre basse du congrès américain, Jhon James postule que la domination des compagnies chinoises dans l'extraction, le traitement et le raffinage de ces minerais « représente une menace économique et de sécurité nationale qui a un impact sur l'indépendance énergétique et la préparation militaire ».
La RDC est le plus grand producteur minier d'Afrique et fournit plus de 70% du cobalt mondial, métal crucial pour les batteries utilisées dans l'électronique et les voitures électriques. Le pays de Lumumba est également assez riche en gisements de cuivre, de lithium, de tantale et de germanium.
Ce projet de loi visant la RDC est coparrainé par Jim Baird, Young Kim, Thomas Kean Jr. et Cory Mills, quatre autres membres républicains de la chambre des représentants.
La RDC regorge des minerais que l’on dit critiques, car nécessaires à la transition énergétique. Ils sont essentiels pour les énergies renouvelables et les technologies propres (batteries électriques, panneaux solaires, éoliennes, etc.) Une course à ces métaux stratégiques est donc la nouvelle pomme de discorde commerciale entre Washington et Pékin.
La Chine et ses entreprises sont très bien positionnées sur l'ensemble de la chaîne de valeur de ces minerais stratégiques.
Selon une note d’analyse publiée récemment par la Société américaine de géologie (Geological Society of America, GSA), outre l’exploitation de mines dans les principaux pays producteurs en Afrique et ailleurs, Pékin concentre aujourd'hui, tous minerais confondus, deux tiers des capacités de raffinage. Elle raffine ainsi 90% du manganèse, 76% du cobalt, 65% du lithium, 58% de l'aluminium, 90% des éléments des terres rares ou encore 40% du cuivre à l'échelle mondiale.
La RDC doit donc prendre conscience du rôle qu’elle doit jouer dans le jeu mondial de la transition énergétique.
Jordan MAYENIKINI