Depuis plus de trois décennies, aucune politique viable du logement n’a été mise en œuvre en République démocratique du Congo par les différents gouvernements successifs. La conséquence est que le pays accuse un déficit de plus de 4 millions de logements décents. Dès lors, pour combler le gap, il faudra construire chaque année 265.000 logements.
Il y a urgence de la mise en œuvre de la politique de logement en République démocratique du Congo. L’interpellation est venue du Président de la République, Félix Tshisekedi, lors du Conseil des ministres du 2 juin. Avec la disparition de la Caisse Nationale d’Epargne et de Crédit Immobilier (CNECI), créée en 1971, ainsi que de l’Office National du Logement « ONL », d’une part ; et, l’augmentation exponentielle de la population, d’autre part ; la rareté du logement s’est installée dans la durée et un fossé s’est inexorablement creusé entre l’offre et la demande de logement, a fait constaté le chef de l’Etat.
Il ressort du rapport du Ministère de l’Urbanisme et Habitat que notre pays accuse aujourd’hui un déficit qui se situe à environ 4.000.000 d’unités de logement qui nous oblige à construire près de 265.000 unités de logement par an.
« En guise de réponse, il a été mis en place trois Etablissements Publics, à savoir : - L’Agence Congolaise de Promotion Immobilière « ACOPRIM », qui est l’organe technique chargé d’assurer la construction des logements décents et à des prix abordables, de gérer et de réhabiliter le patrimoine immobilier du domaine privé de l’Etat ; - Le Fonds National de l’Habitat « FONHAB » qui est un levier social et financier avec pour mission de collecter les fonds nécessaires pour construire les logements et répondre aux diverses sollicitations de financement dans le domaine de l’habitat ; - Le Guichet Unique de Délivrance de Permis de Construire « GUPEC » qui est l’Organe technique de régulation et seule interface entre le promoteur immobilier et l’Etat. Il permet de lutter contre le coulage des recettes, de réduire les procédures administratives de l’obtention des documents ayant trait à la construction et de lutter contre les constructions anarchiques », rapporte le compte rendu du Conseil des ministres.
A cet effet, le Président de la République a indiqué que cette triple réforme, appuyée par les partenaires techniques et financiers de Bretton Woods, a notamment pour impact : d’améliorer l’accès effectif des populations au logement décent et à coût abordable ; et de constituer le cadre de régulation du secteur des logements décents longtemps laissé sous l’égide de l’anarchie à cause des disparités manifestes dans le domaine de l’investissement immobilier.
Les membres du Gouvernement concernés ont été chargés d’accompagner positivement ces nouvelles structures pour offrir rapidement à la population congolaise des logements dignes et décents.
Le Ministre d’Etat, Ministre de l’Urbanisme et Habitat devrait particulièrement présenter un rapport sur cette mise en œuvre au dernier Conseil du mois de juillet de l’année en cours, a instruit le président de la République.
DESKECO