Dans le cadre du contrôle citoyen, l’Observatoire de la Dépense Publique - ODEP – appelle les institutions étatiques à rationaliser la gestion des investissements publics qui passe par la réhabilitation et le renforcement des fonctions clés du processus de Planification, programmation budgétisation et suivi-évaluation - PPBS – de l’administration RD Congolaise. C’est ce que renseigne le dernier rapport de l’ODEP, publié, jeudi 25 mai.
L’ODEP dresse un diagnostic morose de la gestion du développement de manière générale, et la gestion de l’économie et des finances publiques en République Démocratique du Congo.
Cette ONG spécialisée en finances publiques estime que si le gouvernement ne veut plus continuer à naviguer à vue, la signature et la publication du décret portant gestion des investissements publics s’imposent.
« Gouverner c’est prévoir, l’improvisation permanente qui caractérise l’actuelle direction du pays signifie naviguer à vue et dans le domaine de la gestion publique, c’est imprudent et c’est très dangereux parce qu’il s’agit d’une question de vie ou de mort pour 100 millions d’êtres humains. On ne se réveille pas le matin pour proposer au gouvernement et à l’administration du pays des idées des projets qui ne relèvent ni d’une planification, ni d’une programmation d’ensemble et dont l’exécution et le financement ne peuvent être qu’extrabudgétaire », déplore l’ODEP.
Cette ONG postule que le gouvernement doit reconnaître que la gouvernance du pays constitue une contrainte majeure et que toute œuvre utile de reconstruction nationale doit passer d’abord par la reconstitution des capacités permettant de gérer convenablement et correctement l’économie, et en particulier les capacités de formuler, d’exécuter, de suivre et d’évaluer les stratégies, politiques et programmes de développement et de négocier les accords de coopération.
Pour l’ODEP, le processus de planification, programmation, budgétisation et suivi-évaluation compte des fonctions clés d’une importance capitale mais le « constat malheureux est qu’elles sont actuellement disloquées entre de multiples structures ad hoc, tandis que les structures pérennes des ministères sont cantonnées dans un rôle marginal », renseigne le document de l’ODEP.
« Sur le processus PPBS, pratiquement toutes les fonctions-clefs ont longtemps été accaparées par des structures ad hoc et le dispositif de préparation du DSRP, qui a été la plus emblématique d’entre elles : (Bureau Central d’Etudes et de Coordination (BCECO), Unité de Coordination des Projets d’Urgence et de Soutien au processus de réunification (UCOP), multiples programmes des Bailleurs des fonds extérieurs », indique l’ODEP.
Cette plateforme de la société civile estime que le nombre relativement élevé des structures ad hoc ou l’accaparement des fonctions techniques par les cabinets ministériels court-circuitent et contribuent à affaiblir un peu plus les structures pérennes de l’administration.
« Les structures ad hoc ont été créées pour répondre à des situations d’urgence ou pour éviter d’avoir à amorcer le difficile travail de remise en marche des services publics. Le renforcement massif dont elles bénéficient ne fait qu’accentuer le dépérissement de l’administration », note l’ODEP.
Jordan MAYENIKINI