Un intellectuel congolais, Sekimonyo Mutabazi Jo, a pris note de la publication du calendrier électoral dont les dates sont d'ores et déjà révélées pour fin 2023. Toutefois, il s'est dit inquiet des critères établis par la loi électorale pour conditionner la candidature aux niveaux des présidentielles, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales en RDC.
Selon son analyse des articles 22, 104, 118 ET 121 de la nouvelle loi électorale promulguée en juin 2022, une grave discrimination à l'égard des pauvres et une insulte à la femme.
Sur la question du délai de 6 mois accordé après la promulgation d'une loi pour qu'un citoyen puisse saisir la Cour constitutionnelle, M. Sekimonyo a tenu, samedi 03 décembre 2022, une conférence de presse afin d'éclairer l'opinion nationale et internationale sur la nouvelle loi électorale qui est entrée en vigueur le 29 juin 2022 et non le 9 mars 2006.
M. Sekimonyo insiste sur le fait que les critères pour décourager les candidatures fantaisistes doivent être logiques et poursuivre les objectifs de la démocratie. Dans un pays qui vient d'être déclaré deuxième où il y a plus de pauvres, la richesse n'a pas de sens d'être l'un des critères. Et, selon lui, le fait qu'un parti ou une plateforme puisse être dispensé de payer une somme colossale de près de 250 000 dollars en ayant 50% de femmes sur sa liste est une insulte à la femme congolaise qui ne fait que renforcer le patriarcat politique en RDC. "Exempter les femmes de caution en tant que candidates, indépendantes ou dans une formation politique, témoignerait un souci plus sincère de stimuler la participation des femmes congolaises aux élections", a-t-il souligné.
Cependant, M. Sekimonyo soutient que la solution à tous les maux qui rendraient les élections démocratiques en RDC non seulement plus compétitives, mais aussi pertinentes pour la vie des Congolais est de remplacer le critère de cautionnement de la CENI par l'exigence d'un certain nombre de signatures ou des pétitions et supprimer également la notion de seuil pour l'attribution des sièges.
En outre, M. Sekimonyo a voulu mettre les professionnels des médias devant leurs responsabilités, car la qualité de la démocratie s'établit par le dialogue entretenu par eux, le 4ème pouvoir.
Enfin, selon M. Sekimonyo, la vraie question à se poser est pourquoi un Congolais vivant en RDC est pauvre. Sa réponse est parce qu'il vit dans un pays à faible revenu. Ainsi cet analyste des politiques économiques insiste sur le fait que la question la plus critique des élections de 2023 qui devait être posée dans tous les cycles électoraux depuis l'indépendance mais que nous n'avons pas, comment passer d'une économie à faible revenu avec un taux de chômage élevé à une économie à revenu élevé et un pays à faible taux de chômage. C'est aux médias de creuser les candidats et les groupes et de ne pas d'alimenter des réponses faciles.
DESKECO