Glencore International AG versera, pour le compte de ses sociétés liées en RDC, 180 millions de dollars à la RDC. C’est la principale conséquence d’un accord conclu entre le gouvernement et cette société. Dans un communiqué publié ce lundi, Glencore précise que l’accord porte sur toutes les actions présentes ou futures fondées sur tout fait à caractère de corruption dont il serait allégué qu'il aurait été commis par le Groupe Glencore en RDC, entre 2007 et 2018.
« Cet Accord porte notamment sur les activités de certaines sociétés du Groupe qui ont déjà fait l'objet de diverses investigations, notamment par le Department of Justice américain (« DOJ ») et par la Cellule Nationale des Renseignements Financiers («CENAREF ») et le Ministère de la Justice de la RDC », précise le communiqué.
Le géant suisse du négoce des matières premières affirme que l’accord lui permet de continuer ses activités en RDC. Pour montrer sa bonne foi, la société rappelle aussi que le Conseil d'Administration et l'équipe de direction du Groupe ont été renouvelés, y compris pour ses activités en RDC.
Glencore est présente en RDC depuis 2008, où elle gère deux exploitations de cuivre et de cobalt industrielles, Kamoto Copper Company SA (KCC) – un partenariat avec la Gécamines et dont il détient 75 % des parts – ainsi que Mutanda Mining SARL (MUMI). À ce jour, il affirme avoir investi plus de 8 milliards de dollars US dans le développement de MUMI et KCC.
Selon le rapport sur ses activités en RDC, Glencore affirmait que sa contribution à l’économie de la République démocratique du Congo en 2021, se décrit de la manière suivante :
- $ 856 millions de payement en impôts taxes, redevances… ;
- $ 4,3 millions d’investissement socio-communautaire ;
- $ 293 millions d’investissement en RDC pour la seule année 2021 ;
- 14.800 employés et contractants.
Pour le contexte, Glencore avait précédemment accepté de payer aux Etats-Unis une amende de 700 millions de dollars pour fraude et corruption, notamment au Brésil, au Cameroun, au Nigeria et au Venezuela, et pour détournement d'informations confidentielles, notamment au Mexique.
Aussi, Glencore avait été condamné début novembre par la justice britannique à payer plus de 320 millions d'euros, pour des faits de corruption en Afrique. Ce jugement sans précédent faisait suite à une enquête des autorités britanniques lancées en 2019. Ces investigations révélaient que Glencore, par l'intermédiaire d'employés et agents, avait versé des pots-de-vin à hauteur de plus de 28 millions de dollars pour avoir un accès préférentiel au pétrole au Nigeria, Cameroun, Côte d'Ivoire, Guinée équatoriale et Soudan du Sud.