Régime de notification sur l'achat des armes et munitions de guerre: "Nous sommes l'objet d'un complot international, ça doit nous interpeller…" (Bahati Lukwebo)

1
Bahati Lukwebo, président du Sénat. Ph. Droits tiers.
PAR Deskeco - 17 nov 2022 07:17, Dans Actualités

Le Sénat compte s'impliquer davantage pour en savoir un peu plus sur la notion du régime de notification imposée à la République Démocratique du Congo à propos de l'achat des armes et autres munitions de guerre. Le président de la chambre haute du parlement, Modeste Bahati Lukwebo, l'a fait savoir lors de la plénière tenue lundi 14 novembre au Palais du Peuple.

Pour le speaker de la chambre haute du parlement, la RDC est victime d'un complot au niveau international. Il invite les Congolais à prendre conscience et à ne compter que sur eux-mêmes pour changer la situation et non compter toujours sur les autres.

" Nous allons suivre de près cette question. Les sénateurs veulent savoir si ce système de notification est applicable à tous les États (...). Pourquoi seulement la RDC ? Ceci rejoint ce que j'ai toujours dit, nous sommes l'objet d'un complot international et total et ça doit nous interpeller pour que nous mêmes nous puissions nous prendre en charge. La journaliste Colette Braeckman a écrit et rappelé ce que nous sommes censés tous connaître, nous ne pouvons compter que sur nous même, d'où nous devons chacun et chaque personne, chaque Congolais et Congolaise intérioriser cette question. En conséquence, nous ne devons pas seulement parler mais nous devons agir, nous devons changer pour que nous réalisions que le danger est là et qu'il reste à nous emporter ", a déclaré Modeste Bahati Lukwebo, président du Sénat.

Tout a commencé par la motion du sénateur Jean Bakomito qui était revenu sur les propos du VPM, ministre des Affaires Étrangères Christophe Lutundula tenus lors d'un briefing conjoint avec son collègue de la communication sur les restrictions qui empêchent à la RDC de se renforcer en armes et en munitions. Pour le président de la commission PAJ du Sénat, le Congo n'a pas d'amis mais plutôt des ennemis.

" Nous avons suivi notre ministre des Affaires Étrangères à la fin de la semaine qui intervenait sur l'embargo qui ne dit pas son nom imposé à notre pays et qui nous met pratiquement sur la liste noire des pays qui ne peuvent pas traîter avec certains partenaires pour permettre à notre pays de faire face  depuis plusieurs années à toutes formes des violences, des attaques, agressions.  Pas plus que la semaine passée, nous vous avions suivi, vous aviez reçu le comité des sanctions des Nations-Unies et à la sortie de cette audience, il avait été dit que le Congo n'était pas sous embargo mais à entendre notre ministre des Affaires Étrangères il se pose réellement un vrai problème. Comment comprendre qu’au niveau le plus élevé des Nations-Unies que l'on dise que le M23 une unité de l'armée rwandaise au Congo soit dotée des équipements plus sophistiqués que l'armée congolaise et même les Forces des Nations-Unies au Congo, cette façon de faire les choses ne nous rassure pas et nous laisse dire que le Congo n'a pas d'amis, le Congo ne peut compter que sur lui même, puisqu’à l'international vivre de telle chose alors que tout le monde est entrain de voir comment les femmes sont violées, les enfants déplacés, une situation humanitaire catastrophique mais on nous empêche de nous procurer des armes, on nous empêche de traiter avec des partenaires et on nous dit facilement comme ça qu'il n'y a pas d'embargo ", a-t-il déploré lors de cette plénière qui a examiné aussi le projet de loi portant prorogation de l'état de siège en Ituri et au Nord-Kivu.

Et de poursuivre :

" je saisis cette occasion parce que vous parliez tout à l'heure du facilitateur (Uhuru Kenyatta) que vous allez rencontrer. Je pense qu'il faut en tout cas décrier de telle situation, nous devons hausser le ton pour dire non et non si non les choses vont continuer comme ça. On est dans une situation où on nous lie les mains et on laisse un petit pays nous malmener et nous n'avons pas droit de nous défendre, nous voulons vraiment que dans toutes les rencontres nous devons vraiment hausser le ton partout où nous sommes ou partout où nous allons, nous devons dire non à cet état de chose, nous ne devons pas rester calme parce qu’on n’a pas d'amis, on n’a que des ennemis ". 

À la suite de cette sortie médiatique de Christophe Lutundula, certains partis politiques et mouvements citoyens envisagent de manifester contre la communauté internationale au sujet de l’embargo sur les armes. En réaction sur son compte Twitter, le vice-premier ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a mis en garde la population face à toute action qui jouerait en faveur de l’ennemi de la RDC. Pour lui, Il faut éviter de tomber dans le piège de l’ennemi de la République qui veut que la RDC soit  en opposition avec les nations unies et la communauté internationale.

Clément MUAMBA

Articles similaires