Le ministre du Tourisme, Modero Nsimba a répondu à l'ONG internationale de protection de l'environnement, Greenpeace, qui a invité, dans son communiqué du mardi 19 juillet, les majors du pétrole et du gaz à s'abstenir d'acheter des droits sur 27 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers mis aux enchères par les autorités de la République démocratique du Congo afin de protéger la biodiversité.
C'était au cours du briefing du gouvernement sur les aires protégées en danger tenu, mercredi 20 juillet. Le ministre du Tourisme a dénoncé l'attitude de l'ONG Greenpeace qui, à l'en croire, est en train de s'attaquer aux appels d'offres qui jusque-là ne sont pas encore lancés.
"On ne peut pas comprendre que Greenpeace vienne questionner les intentions du Gouvernement. Parce qu'on a pas encore lancé les appels d'offres. Le ministère des Hydrocarbures a promis de lancer les appels d'offres à la fin du mois. D'où viennent ces questions dont se pose Greenpeace. C'est une façon d'inféoder un gouvernement", a dénoncé Modero Nsimba.
Le ministre du Tourisme a fait savoir que les exploitations pétrolières se font dans toute la zone atlantique et que la RDC ne doit pas être le seul pays à demeurer statique.
"Le massif de Virunga prend une partie de la RDC et de l'Ouganda. Au moment où nous sommes, l'Ouganda est en train de construire une grande raffinerie dans ce massif. Aujourd'hui, dans toute la zone atlantique du Sénégal jusqu'en RDC, les exploitations pétrolières se font", a-t-il fait savoir.
"Dans des lettres envoyées aux compagnies pétrolières de part et d'autre dans le monde, Greenpeace met l’alerte au rouge contre cette vente aux enchères de mauvaise augure, qui pourrait avoir lieu au détriment de la biodiversité et du climat mondial", a écrit l'organisation.
Les appels d'offre pour l'attribution des droits sur ces blocs seront lancés le 28 juillet, a annoncé lundi le ministre congolais des Hydrocarbures, Didier Budimbu.
Les blocs pétroliers concernés sont repartis dans plusieurs régions du pays: trois dans le bassin côtier, neuf dans la Cuvette centrale, onze dans le Graben du Tanganyika et quatre dans le Graben Albertine. Les trois blocs gaziers sont situés dans le lac Kivu.
Dans une déclaration commune à l'issue d'une réunion, les ministres Ève Bazaïba de l'Environnement et Didier Budimbu des Hydrocarbures ont affirmé que les blocs pétroliers concernés par cette mise en vente étaient situés hors des zones protégées.
Jordan MAYENIKINI