A l'occasion de la Journée Mondiale de la protection des lanceurs d’alerte, célébrée le 23 juin, Jimmy Kande, Président du Réseau panafricain de lutte contre la corruption (UNIS), appelle les parlementaires congolais à doter le pays le pays d’une loi qui protège les lanceurs d’alerte dans l'optique de renforcer la lutte contre la corruption.
Jimmy Kande rappelle à l'Etat congolais la nécessité de protéger les personnes qui, dans le contexte de leur relation de travail, font des signalements ou révèlent des informations concernant des menaces ou un préjudice pour l’intérêt général.
« Il est important que la RDC se dote d’une loi qui protège les lanceurs d’alerte, il est tout de même triste de constater que la RDC un pays gangrené par la corruption et avec un président qui veut lutter contre la corruption n’aie pas une loi qui protège ces derniers. Par contre en RDC les lanceurs d’alerte sont emprisonnés, pousser à l’exil, condamnés à mort, nous profitons de cette journée pour faire un appel aux parlementaires de doter la RDC d’une loi qui protège les lanceurs d’alerte pour renforcer la lutte contre la corruption", dit-il.
Par ailleurs, le président de l'UNIS a également appelé l'Etat congolais à s'impliquer pour l'annulation de la condamnation à mort qui pèse sur les deux lanceurs d'alerte congolais en exil, Navy Malela et Gradi Koko.
"J’appelle également à l’annulation de la condamnation à mort qui pèse encore sur Navy Malela et Gradi Koko qui nous avaient alerté sur la situation au sein de la banque Afriland et aujourd’hui ce qui se passe dans cette banque est une preuve que les lanceurs d’alerte sont essentiels à nos pays", a dit Jimmy Kande.
"L’Afrique dans son ensemble doit chercher à combler ce retard en matière de législation", son souhait le plus ardent.
Gradi Koko Lobanga et Navy Malela Mawani sont les deux anciens employés d’Afriland Bank qui ont révélé la possible implication de l’institution dans un présumé réseau international de blanchiment d'argent.
Dans le cadre de leur travail au sein d’Afriland, MM. Navy Malela et Gradi Koko avaient identifié d’importantes irrégularités au sein de leur institution financière. Ils avaient ainsi lancé l’alerte en interne, puis transmis des documents à des ONG et des journalistes, en prenant d’énormes risques pour leur sécurité personnelle, et celle de leurs familles. Un d’entre eux a été sérieusement menacé et ils n’ont eu d’autre choix que de s’exiler à l’étranger où ils vivent cachés et dans des conditions difficiles.
Jordan MAYENIKINI