Assemblée nationale : le député Jackson Ausse interpelle Jules Alingete pour propos "injurieux" sur la situation sécuritaire dans l'Est

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Jules Alingete, Inspecteur général de l'IGF. Ph. Droits tiers.
PAR Deskeco - 28 avr 2022 15:25, Dans Actualités

Le député national Jackson Ausse a déposé, ce jeudi 28 avril, au bureau de l'Assemblée nationale, une interpellation contre l'Inspecteur général, chef des services de l'IGF, Jules Alingete. Il lui est reproché de tenir des propos jugés "injurieux" sur la situation sécuritaire que traverse la République démocratique du Congo dans sa partie Est depuis plusieurs années.

En effet, au cours d'un Forum à Houston, au Texas (USA), Jules Alingete a déclaré :

« Je réaffirme que la RDC est un pays safe, il n y a pas de guerre au Congo en dépit de quelques poches d'insécurité créées à l'Est du pays par des groupes armés pilleurs de nos ressources ».

Propos qui ont choqué plus d'un Congolais.

« Nous étions tout de suite choqués et même emmerdés des propos du chef des services de l'inspection générale des Finances. Et cela, pas au pays mais à l'étranger. L'inspecteur Jules Alingete se permet d'affirmer avec facilité qu'il n'y a pas de guerre en République démocratique du Congo et s'il y a de guerre, cela n'est vu qu'à la télévision ou dans des milieux isolés. C'est qui n'a rien à voir avec le fonctionnement des grandes villes. C'est extrêmement grave. Nous sommes aujourd'hui à plus 30 ans de guerre. Les éléments qui expliquent cette histoire, c'est la présence même d'une mission des Nations-Unies en République démocratique du Congo. S'il n'y a pas guerre en RDC, qu'est-ce que la MONUSCO fait en RDC jusqu'à présent ? S'il n'y a pas guerre en RDC, pourquoi les provinces de Nord-Kivu et l'Ituri sont dirigées par les autorités militaires ? S'il n'y a pas guerre en RDC, qui a tué des milliers de Congolais à l'Est de la République ? Le décompte va au-delà de 1 million de personnes tuées depuis les années 60. S'il n'y a pas de guerre, qui a fait déplacer plus de 4 millions de Congolais ? » s’est indigné Jackson Ausse Afingoto.

Et de poursuivre :

« Ce tableau tel que peint par le Chef des services des finances publiques nous met en porte à faux avec la population. Et nous en tant que représentation nationale, on ne peut pas rester silencieux devant les affirmations qui veulent voiler la situation de la violence qu'il y a dans le pays. Au moment où je vous parle, il y a des corps qui jonchent la terre et on ne les a pas encore enterrés. Nous perdons nos vaillants militaires sur les lignes des fronts. Et l'inspecteur des finances se permet de dire qu'il n'y a pas de guerre en République démocratique du Congo. C'est de l'injure envers la population du Congo. C'est du sabotage et du crachat sur la mémoire des milliers des victimes qui tombent chaque jour ». 

Pour l'élu d'Irumu dans la province de l'Ituri, l'une des provinces touchées par la guerre, l'objectif est que l'inspecteur Jules Alingete puisse éclairer la représentation nationale sur ses propos tenus à Houston, Texas (USA), devant les investisseurs américains.

« Nous sommes touchés au fond de nous-mêmes. C'est comme ça que nous avons interpellé l'inspecteur général pour qu'il puisse venir dire à la population ce qu'il a dit aux États-Unis. Il faut qu'il puisse l'expliquer à la population, peut-être que nous voyons mal les choses, peut-être que l'inspecteur voit d'une manière miraculeuse ce qui se passe. Nous avons besoin d'explications miraculeuses. Nous l'attendons à l'Assemblée nationale », a-t-il poursuivi.

Par la même occasion, Jackson Ausse a demandé au bureau de l'Assemblée nationale d'accorder le privilège d'urgence à cette interpellation.

« Je demande au bureau de l'Assemblée nationale de faire urgence de nous appeler l'inspecteur à l'Assemblée nationale pour que le peuple congolais puisse l'écouter pour la seconde fois », a-t-il conclu.

Réagissant à la colère et critiques suscitées en RDC par ses propos, l'inspecteur Jules Alingete regrette le fait que ses propos soient sortis du contexte et mal exploités pour nuire à sa personne.

« Le Chef de Service regrette vivement l'exploitation malencontreuse de ses propos par certaines personnes instrumentalisées par les prédateurs qui agissent dans l'ombre, espérant toujours un jour, mettre fin à la traque dont ils sont victimes et affirme qu'il a toujours, comme tout Congolais., compati à la douleur de nos frères et soeurs de la partie Est de notre pays, victimes de la barbarie terroriste des groupes armés, contre laquelle le PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, le GOUVERNEMENT et les FARDC ne ménagent aucun effort pour l'éradiquer », lit-on dans une mise au point du service de communication de l'IGF.

Auguy Mudiayi

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