La République Démocratique du Congo a tenu, mardi 11 janvier, la revue de sa notation souveraine avec l’agence de notation Standard and Poor’s (S&P Global). Pour rappel, lors de la dernière revue, datant du 30 juillet 2021, S&P a revu à la hausse les perspectives de la RDC passant de stables à positives. Une tendance favorable pour le risque souverain qui a également été confirmée par l’agence Moody’s lors de sa revue du 18 octobre 2021 (note Moody’s Caa1+), renseigne la cellule de Communication du Ministère des Finances.
Le Gouvernement a tenu, à ce jour, 3 réunions consécutives, pilotées par le Ministre des Finances Nicolas KAZADI, la Gouverneure de la Banque Centrale du Congo et le Coordonnateur de la Cellule Technique de Coordination et de Planification Minière du Ministère des Mines (CTCPM). Durant ces réunions, les échanges ont porté sur les relations avec les bailleurs, la dette, le budget, la performance économique, la balance des paiements ainsi que les perspectives du secteur minier.
Durant ces échanges, les analystes de S&P ont saisi l’occasion pour noter les avancées du Gouvernement et ont félicité la RDC dans sa vision et ses ambitions d’amélioration du risque souverain.
Il sied de mentionner que si la RDC est notée triple C (CCC) depuis août 2017, en réalité, les conditions qui ont conduit à faire basculer la RDC dans la méthodologie de notation triple C, qui est une méthodologie spéciale pour les pays les plus risqués, ne sont plus d’actualité.
Quelques exemples:
● En 2017, la situation politique et institutionnelle était marquée par la crise des élections, les incertitudes politiques, l’instabilité des institutions ou encore la faible qualité de la gouvernance. Cette situation est à comparer avec l’année 2021 qui a connu la formation d’une nouvelle coalition (USN), la préparation aux prochaines élections présidentielles de 2023 ou encore la réforme de la gouvernance en coopération avec le FMI;
● En 2017, la situation économique et financière était marquée par des dépréciations fortes du FC (35%), par une inflation forte (54%) et par la faiblesse des réserves de change (700m USD fin 2016). Aujourd'hui, le FC est plus stable (dépréciation de 1% à 2% en 2021), l’inflation est maîtrisée (5,2% en 2021) et les réserves ont quasi quintuplé pour atteindre 3,4Mds USD en 2021;
● En 2017, la situation budgétaire et fiscale était marquée par les capacités limitées à accroître les ressources fiscales, le financement du déficit par la création monétaire et la persistance d’arriérés de paiement et des litiges.
Aujourd’hui, il y’a une mobilisation accrue des ressources, un équilibre budgétaire, une prise en compte des arriérés dans le Budget 2022, un développement des marchés des capitaux locaux et le financement du déficit via des ressources extérieures;
● En 2017, la situation bancaire et monétaire était caractérisée par la baisse du prix du cuivre ( 20% en 2015, 12% en 2016), la détérioration de la crédibilité et la capacité limitée de la Banque Centrale.
Aujourd’hui, nous observons un rebond du prix du cuivre sur fond de reprise de l’activité, une balance commerciale des biens et services excédentaires, la nomination d’une Gouverneur ex-fonctionnaire du FMI ainsi que des capacités accrues via la hausse des réserves de change;
● Enfin, en 2017, le pays était marqué par l’absence de coopération avec les institutions internationales. Aujourd’hui, la RDC a retrouvé sa place auprès des bailleurs de fonds. Après l’approbation de 1,5 Md USD du FMI, les relations avec les autres institutions (BM, BAD, BEI,…) s’accentuent.
Selon le Ministre des finances, les chiffres attestent largement l’amélioration du profil de crédit de la RDC.
Jordan MAYENIKINI