Deux entreprises minières exploitant aux alentours du site minier de Shinkolobwe dans le territoire de Kambove (Haut-Katanga) sont obligées de suspendre leurs activités. La mesure récemment prise par José Mpanda, ministre congolais de la recherche scientifique, a été exécutée lundi par le gouvernement provincial. Il s'agit des entreprises de Lualaba Mining et Kapm.
Selon le vice-gouverneur du Haut-Katanga, Jean-Claude Kamfwa Kimimba, même la générale des carrières de mines (Gécamines) devrait arrêter ses activités aux alentours de Shinkolobwe.
« La décision a été prise de signifier à ces deux sociétés qui font leurs activités à quelques mètres de la mine de Shinkolobwe de les suspendre ainsi que la Gécamines qui doit également suspendre ses activités aux alentours », a expliqué M. Kamfwa, lors de sa descente à Kambove lundi.
Il a, par la même occasion, appelé la population de Kambove à dénoncer tous ceux qui volent les minerais de Shinkolobwe.
« Nous demandons à toute la population du territoire de Kambove de dénoncer tous ceux qui sont impliqués dans le vol des minerais de Shinkolobwe parce qu'ils exposent toute la population à la radiation », a-t-il ajouté.
De la sécurisation de la mine de Shinkolobwe, lieu où se trouve l'uranium en RDC
Une clôture, des caméras de surveillance ... Diverses mesures sont envisagées par les autorités congolaises pour tenter de stopper enfin l'exploitation clandestine par des "creuseurs" artisanaux de l'ancienne mine d'uranium de Shinkolobwe, dans le sud-est de la RDC, a-t-on appris mardi de source officielle locale.
C'est de cette mine, à 150 km au nord de Lubumbashi, qu'avait été extrait l'uranium ayant servi à la fabrication des premières bombes atomiques larguées en 1945 sur Hiroshima et Nagasaki.
Appartenant à la société étatique Gécamines (Générale des carrières et des mines), elle est officiellement fermée depuis 1960 et la dernière ordonnance présidentielle en date confirmant cette fermeture remonte à 2004.
Mais l'exploitation clandestine de la mine continue et nous en avons informé les autorités en juin dernier, a déclaré par téléphone à l'AFP, Paul Kisimba, militant des droits de l'homme et de la société civile de Likasi, ville située à 30 km de la mine.
« Tous les services de sécurité commis à la surveillance de ce site minier ont failli à leur mission », accuse-t-il, « que ce soit les éléments des Fardc (forces armées), de la police et même les gardes industriels de la Gécamines censés faire respecter la mesure. Selon lui, ils sont eux-mêmes les premiers à faire entrer nuitamment les creuseurs artisanaux moyennant l’argent.
José MUKENDI