Avec un réseau navigable d’au moins 17 000 km, le bassin du Congo pourrait bénéficier d’un système de transport fluvial très compétitif. Mais il se heurte aujourd’hui non seulement à l’instabilité politique dans la sous-région, mais aussi à l’étiage sévère de ses affluents comme l’Oubangui et la Sangha.
Mardi 13 juillet, Brazzaville a abrité la cérémonie officielle de lancement du projet d’appui à la réglementation, la facilitation, la sécurisation et la durabilité du transport fluvial dans l’espace de la Commission internationale du Bassin Congo-Oubangui-Sangha (CICOS). Financé à hauteur de 2 millions EUR par l’Union européenne, ce projet s’inscrit dans le cadre du 11e Fonds européen de développement (FED) du Programme d’appui à la gouvernance des infrastructures régionales et nationales en Afrique centrale (PAGIRN).
Etendu sur une période d’exécution de 3 ans, il vise à accompagner les Etats membres de la CICOS (Angola, Cameroun, Centrafrique, RDC, Gabon et Congo) afin « qu’ils puissent faire face aux entraves à la navigation, ainsi qu’à la pollution actuelle des voies d’eau dans le bassin du Congo ».
Selon la CICOS, les résultats directs attendus du projet sont : la mise en place des guichets uniques pilotes au niveau de trois ports (en République démocratique du Congo, République centrafricaine et Angola) ; la construction des unités fluviales pilotes en bois (baleinières) selon les normes de sécurité ; l’opérationnalisation de l’Observatoire des barrières non physiques et du Système commun de radiocommunication sur les voies d’eau intérieures des pays membres ; l’amélioration de la sécurité de la navigation dans les bassins du Congo et de l’Ogooué ; la mise en application des règlements communs de la CICOS en matière de transport par des voies d’eau intérieures dans les Etats membres ; et l’élaboration des règlements communs relatifs à la gestion des déchets issus des unités fluviales et des plates-formes portuaires dans les Etats membres de la CICOS.
Une fois mis en œuvre, il devrait en découler très rapidement une plus grande fluidité du trafic fluvial soumis aux mêmes règles dans toute la zone CICOS, permettant ainsi la réduction des accidents et incidents, des déchets, ainsi que l’augmentation de la flotte selon les normes. Mieux, ce projet devrait contribuer à la diminution des délais de transports et des coûts. A plus long terme, la diminution de la pollution fluviale participera à la réduction de la fréquence des arrêts des centrales hydroélectriques, des arrêts souvent opérés pour l’élimination des déchets dans les turbines.
Jordan MAYENIKINI