Le président de la République démocratique du Congo va-t-il renégocier les contrats miniers ? C’est la grande question que tout le monde se pose au regard de ses propos devant les Lushois le mercredi. Félix Tshisekedi a dit expressément qu’il va à Kolwezi pour discuter avec les miniers pour qu’enfin la RDC tire aussi son épingle du jeu dans l’exploitation minière. Il n’accepte plus que les miniers s’enrichissent de plus en plus pendant que les Congolais s’appauvrissent.
Effectuant une visite d’itinérance dans le Katanga depuis le mercredi 12 mai et qui le conduire ce jeudi 13 mai à Kolwezi dans le Lualaba, le président de la République, Félix Tshisekedi, s’adressant à la foule venue l’accueillir à la Place Moïse Tshombe à Lubumbashi, a dit son intention de rediscuter les contrats miniers pour que la République démocratique du Congo trouve également son intérêt, autant que les investisseurs dans ce secteur.
"Je vais à Kolwezi pour vérifier des choses avec lesquelles je ne suis pas d'accord. Notre pays a beaucoup de minerais stratégiques. Dans l'avenir immédiat, la RDC sera au centre des convoitises et des stratégies mondiales pour le contrôle du cobalt et du cuivre que nous avons. Mais ce n'est pas normal que les Congolais continuent de souffrir », a déclaré, en lingala, Félix Tshisekedi sous les applaudissements des milliers des Lushois.
Le Chef de l’Etat est d’avais que jusqu’ici ce sont plus l’exploitation minière en RDC a plus bénéficié aux investisseurs étrangers qu’à la population Congolaise. Dès lors, il veut changer la donne.
« Ceux qui exploitent (nos minerais) s'enrichissent pendant que, nous les propriétaires du sol, nous nous appauvrissons. C'est fini. Je vais à Kolwezi pour discuter avec les miniers parce que je veux voir clair. Je veux que la RDC se développe. Ce n'est pas normal que ce sol qui permet aux autres de s’enrichir manque les écoles, les hôpitaux, les routes et que sa population soit dans la misère. Ce n'est pas normal. Je voudrais connaître ceux qui maintiennent la RDC dans la pauvreté. Et j'entends voir s'ils vont continuer à faire leur « sale » besogne », a martelé Félix Tshisekedi.
Intervenant au cours d’une séance académique au Conseil économique et social, Albert Yuma, président du Conseil d’administration de la Gécamines et président de la Fédération des entreprises du Congo, a indiqué que la RDC a perdu environ 6,5 milliards USD à la suite des contrats miniers déséquilibrés » entre la Gécamines et les multinationales entre 1996 et 2009.
« Notre pays a été systématiquement pillé et aucun de nos partenaires, ni les ONG pourtant traditionnellement donneuses de leçons en matière de morale, n’ont osé attaquer, ni critiquer ce drame économico-financier », a dénoncé le PCA de la Gécamines devant les Conseillers de la République dans son exposé intitulé « Les enjeux du Code minier révisé », avait soutenu Albert Yuma.
Selon les projections du PCA de la Gécamines, voici ce qu’auraient dû être les revenus de la Gécamines, dans l’hypothèse où les coûts d’exploitation et d’investissement auraient été similaires à ceux estimés dans les études de faisabilité des joint-ventures, : « -L’exploitation minière aurait dû permettre de générer des résultats nets positifs dès les premières années d’exploitation permettant ainsi à l’ETAT d’encaisser des revenus fiscaux significatifs (impôts sur les bénéfices, impôts sur les valeurs mobilières), soit près de 3,3 milliards USD supplémentaires. -La GECAMINES auraient pu bénéficier de dividendes estimés sur la période 2008-2016, estimés à 1,4 milliard USD ».
A noter qu’avec les contrats miniers signés avec les multinationales ces 20 dernières années, la Gécamines, selon Albert Yuma toujours, a été dépossédée de plus de 40 millions de tonnes de cuivre, 4,5 millions de tonnes de cobalt et 4,3 millions de tonnes de zinc.
DESKECO