La Société Congolaise des Transports et des Ports (SCTP), l’ex-ONATRA, accuse une baisse du chiffre d’affaires depuis plusieurs années. Ce qui ne permet pas à la direction de cette société qui compte plus de 15 000 personnel, actifs comme retraités, de payer les travailleurs. Cette société qui détient le monopole des ports est victime des déviations de navires vers les ports privés, qui ont été qualifiés de « clandestins et illégaux », par le Conseil des ministres.
Pour apporter secours à cette société le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, avait instruit le gouvernement, lors de la 46ème réunion du Conseil des ministres, d'exécuter sans délai sa décision de fermeture immédiate des ports privés illégaux et clandestins à Kinshasa et dans la province du Kongo Central. On compte à ce jour 7 mois que cette décision n’est pas toujours appliquée.
« Tous les ports clandestins et illégaux continuent à fonctionner malgré la décision du gouvernement. Les ministres des Transports et le Vice-ministre de la justice, chargés d’exécuter cette décision n’ont pas respecté non seulement le président de la République mais aussi bien le gouvernement. Ça ne se fait qu’en RDC », fustige Armand Ossase, président de l’intersyndical de la SCTP.
Il alerte qu’il y a deux jours 12 navires devant accoster dans les ports de la SCTP ont été déviés par les opérateurs des ports privés (illégaux et clandestins). Ce qui a fait perdre à l’Etat congolais beaucoup d’argent en termes des fiscs.
« La SCTP a le monopole des ports. Ce secteur n’a jamais été libéralisé, selon l’ordonnance de 1971 signé par le feu président Mobutu. Aujourd’hui, il y a une forte déviation des navires vers les ports privés. Il y a deux jours, la SCTP a perdu 12 navires qui ont été déviés vers les ports privés et l’Etat a perdu beaucoup d’argent en termes des fiscs », signale Armand Ossase.
Pour lui, ces ports « clandestins et illégaux » représentent un danger permanent pour le pays parce qu’ils déchargent des marchandises qui échappent au contrôle de l’Etat.
« Ces ports mettent le pays dans une situation d’insécurité. Il y a des navires qui accostent à 2 heures ou 3 heures du matin pour décharger des marchandises non contrôlées par l’Etat. C’est ce qui rend la SCTP dans une situation de quasi arrêt d’exploitation », dit-il.
A l’en croire, plusieurs caciques du régime de l’ancien président de la République Joseph Kabila sont propriétaire de ces ports qui empêchent l’ex-ONATRA de mieux fonctionner.
A ce jour, le prochain gouvernement qui découlera de l’Union sacrée, initiée par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, a déjà du pain sur la planche pour procéder à l’exécution de la décision de fermeture de ces ports afin de permettre à la SCTP de décoller.
Jordan MAYENIKINI