UA: verdict mitigé sur la capacité de Félix Thisekedi de faire office d’un bon maestro pour éradiquer les absurdités Africaines (Tribune de Jo Sekimonyo)

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PAR Deskeco - 26 jan 2021 10:25, Dans Analyses

Même avec l'incroyable quantité d'informations et d'outils à portée de main, les Africains n'ont pas encore disséqué de manière impartiale ce qui a fait que l'Union africaine (UA) n’est jusque-là pas en mesure « d’accélérer les processus sociaux pour l'intégration économique du continent » ou « de parvenir à une plus grande unité, cohésion et solidarité entre les pays africains et les nations africaines ». Le péché est le même que celui de son prédécesseur, l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) dissoute en 2002 qui a piteusement échoué à « garantir que tous les Africains jouissent des droits de l'homme » et « élever le niveau de vie de tous les Africains ». Leurs charpentes font qu’elles deviennent des orchestres symphoniques dont les refrains sont les moins pertinentes et les plus toxiques pour la volonté des Africains d'être compétitifs modernes. 

A Kinshasa, les fanfares et les tambours se préparent pour le couronnement de M. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République Démocratique du Congo depuis le 24 janvier 2019, à la tête de l'Union africaine pour 2021. On ne sait certainement pas parier si ce mandat permettra à l’équipe du président de le dissocier de tous les volcans politiques, sociaux et économiques qui bouillonnaient à travers la RDC ou épargnerait aux Congolais de nouvelles gaffes politiques, sociales et économiques, au moins pour une longue année. 

En ce qui concerne l’UA, sur le plan politique, le verdict est mitigé sur la capacité de M. Félix Antoine Tshisekedi à faire office à la fois d’un bon maestro pour éradiquer les absurdités en Centrafrique et Ethiopie et hausser le ton, avec un certain rigorisme, pour condamner les appétits de se pérenniser inutilement au pouvoir de M. Denis Sassou Nguesso qui est président de la République du Congo depuis 1997 et a été président de 1979 à 1992, le maréchal Idriss Déby Itno qui est président du Tchad depuis 1990, ou M. Yoweri Tibuhaburwa Kaguta Museveni qui est président de l'Ouganda depuis 1986, tous des poisons sociaux et économiques au-delà des frontières de leurs nations. Le monde a fait un modèle pour les tiers monde celui qui est arrivé au pouvoir en 2000 après avoir été parmi ceux qui ont débloqué un goulot d'étranglement social au Rwanda de l'une des manières les plus sanglantes et ensuite de le devenir posément par le fait de rester potentiellement au pouvoir jusqu'en 2034. Où dénicherait M. Tshisekedi l'audace de rappeler M. Paul Kagame à l'ordre ?  

Il faut dire que ces personnages semblent avoir perdu de vue que M. Olusegun Matthew Okikiola Aremu Obasanjo aurait pu faire de même en Nigéria, mais s’était retenu, et il en va de même pour Nelson Rolihlahla Mandela en Afrique du Sud, cependant a catégoriquement refusé, dans un souci de raffermissement du développement social et de la certitude économique à long terme de leur nation et de l‘Afrique. 

Sur le plan social et économique, aucun Africain sensé ne s'attend à ce que M. Tshisekedi résolve le défi de la covid-19, car il n'est toujours pas en mesure d'avoir un plan national cohérent contre les périls économiques instigués par la pandémie au niveau mondial. Au-delà du slogan erroné de certains congolais de ce qu'on prétend être le retour de la RDC sur la scène mondiale, on s’attend plutôt que tous les nouveaux Emery Patrice Lumumba et Valentin-Yves Mudimbe, autrement-dit les nouveaux moralistes, non pas seulement le chef de l'État congolais, de démontrer la capacité de congolais à inspirer les Africains sur une nouvelle voie, comme jadis.  

Dans cette croisade, la première étape consiste à souligner le fait que les pièges qui entravent les grandes initiatives parrainées par les tyrans africains tels que le passeport africain, la monnaie unifiée, l'autoroute transcontinentale ou le rêve des États-Unis d'Afrique sont les mêmes sur l’espoir que les congolais à travers leur chef de l’Etat seront un facteur clé positif pour l’Afrique sur le plan social et économique. Afin de schématiser les strates complexes, nous devons le décomposer en quatre points faciles à digérer. Chacun a un remède approprié. 

Il faut avouer tout comme les Africains en Europe, les immigrants d'ailleurs sont  victimes de discrimination et même de violence dans le pays africain en raison du credo irrationnel de « préserver les privilèges sociaux et économiques », pour la plupart des illusions, pour les autochtones. Enfin d’asphyxier ce phantasme, la mise en place d'un « salaire minimum continental » qui ouvrirait davantage de perspectives de mobilité sociale et économique sur le continent.  

La nationalité en Afrique qui est définie pour la plupart par l'appartenance une tribu dont l'existence est indiquée dans un registre colonial constitue en effet « des barricades émotionnelles » entre pauvres nationaux et africains. Enfin de décoloniser et humaniser ce que c’est être africain en dessoudant les instincts primitifs tribaux ou religieux, au lieu du « jus sanguinis » selon lequel la citoyenneté est déterminée ou acquise par la nationalité ou l'appartenance ethnique d'un ou des deux parents, le « jus soli » (droit du sol), le droit de toute personne née sur le territoire d'un État de nationalité ou de citoyenneté, devrait être le seul principe sur tout le continent africain.  

La réalité frustrante de générations non préparées qui s'empilent les unes contre les autres est un autre facteur clé qui éclipse les développements sociaux et économiques à travers le continent. Dans un marché d'idées, il est dangereux et triste que les manœuvres politiques comptent sur la capacité à créer le chaos ou l'appartenance tribale au lieu de la cohérence d'une proposition sociale et économique. Le « manque d'engagement à passer le relais » poussent de jeunes esprits comme Robert Kyagulanyi Ssentamu, dit Bobi Wine, en Ouganda comme ailleurs sur le continent, à chercher un siège politique avec un état d'esprit et certitude difformes en termes sociaux et économiques. En plus d’un consensus autour de l'âge de la retraite et du salaire qui accroitrait la dignité ainsi que le mobilité sociale et économique, la culture de la limite de « deux mandats » devrait être appliquée à tous les postes élus à travers le continent.  

La dernière proposition nécessite une configuration d'introduction plus longue. La « myopie d’économie politique » dans l'esprit africain étend la notion du péché de la dette nationale. En 2020, la dette mondiale atteint un record de 277 billions de dollars en raison de la folie des dépenses liées à la pandémie dans les économies développées. La dette du continent africain ne dépasse guère 2 billions de dollars, soit 1 percent de la dette mondiale. Tandis que les États-Unis eux-mêmes en ont plus de 27 billions de dollars qui équivaut 10 percent de la dette mondiale et la Chine a 6 billions de dollars ou 3 percent de la dette mondiale. La France avec un peu plus de 62 millions d'habitants et l'Italie avec 60 millions d'habitants, chacun portant une dette nationale de plus de 3 billions de dollars, ce qui est plus que la dette d'un continent entier de 1,3 milliard d’habitants. Leur PIB élevé ne veut pas dire que ces pays produisent plus de biens, mais cache plutôt le fait qu'ils subventionnent fortement, directement et indirectement, leur secteur des services, conséquence du piège de la sur-efficience. Résultat de l'oxycodone des masses, ce sont des acheteurs plus impulsifs (shoppers) que des sur-consommateurs. 

L’ironie montre que les pays pauvres sont les moins endettés tandis que les riches ont une dette nationale ahurissante. Et même, au lieu de rembourser une partie de leur dette, les pays développés continuent de s’endetter pour préserver le mode de vie de leurs citoyens. Par conséquent, pour effacer plus de la moitié de la dette mondiale, l’Afrique doit brandir un « Programme d’Allégement de la Dette des pays très endettées » qui viserait les « pays développés », qui pratiquement le sont, plutôt que les « pays pauvres » en accordant des crédits à un billion de dollars à chaque compte national. Dans l'hypothèse où le solde serait positif, il faudrait exiger que 25% soient consacrés aux infrastructures, 25% supplémentaires aux programmes sociaux et le reste à subventionner l'augmentation le minimum du salaire minimum universel à 2 dollars de l'heure. Les détails vertigineux et les conséquences devraient être pour une autre discussion. 

Pour conclure cette montagne russe, la motivation congolaise en synchronisant l'UA à travers le président Tshisekedi ne doit pas faire de l'Afrique une destination touristique glamour ou une vaste terre et ses habitants mûrs pour une exploitation économique impitoyable et des vagues d'expérimentation sociale inhumaine. Cette opportunité devrait plutôt être invités à réinventer ce que c'est d'être Africain, ce qu'est l'expérience africaine, et surtout ce que vaut un Africain. La nouvelle âme africaine devrait avec l'impératif moral de tout le continent Africain reconnaisse le rôle qu'il a joué pendant la traite des esclaves et présente des excuses sincères aux descendants de ceux qui ont été capturés, non pas été castrés avant d’être vendus aux enchères à des marchands sans cœur Perses, Arabes et Européens. Ceci indépendamment de ce qui est arrivé à ces ignobles marchants africains et nous leurs descendants plus tard !!

Jo M. Sekimonyo

www.sekimonyo.com

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