Au terme de leur rencontre le mardi au Centre Lindonge, ni le ministre de l’EPST n’a promis une quelconque solution devant mettre fin à la grève des enseignants dans les écoles publiques, ni le Cardinal Ambongo n’est revenu sur sa position d’encourager les parents à trouver de compromis avec les enseignants afin de sauver cette année scolaire.
Le Cardinal Fridolin Ambongo a reçu en audience le mardi 1er décembre au Centre Lindonge le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), Willy Bakonga, pour discuter des difficultés que rencontre la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement de base à la suite de la grève, depuis l’ouverture de l’année scolaire 2020-2021, des enseignants dans les écoles publiques.
« Aujourd’hui un compromis semble être trouvé entre les deux grands partenaires éducatifs, pour non seulement harmoniser les vues entres eux, pour consolider la gratuité de l’enseignement primaire mais aussi stopper le retour au payement de frais de motivation signalée dans certaines écoles », c’est ce qu’allègue une dépêche de la Cellule de Communication du ministère de l’EPST à l’issue de la rencontre entre les deux personnalités.
Et, dans cette perspective « harmoniser les vues », il est prévu que quelques arrêtés du gouvernement provincial de Kinshasa fassent l’objet de « revisitation profonde en vue d’une bonne canalisation des frais perçus par la province dans le but d’appuyer la gratuité de l’enseignement primaire, une réforme qui nécessite des moyens colossaux pour sa mise en œuvre ».
C’est tout ce qui a été rapporté après la rencontre entre Mgr Fridolin Ambongo et le patron de l’EPST. Autant dire qu’aucune solution n’a été trouvée pour mettre fin à la grève dans l’immédiat, encore moins pour arrêter les mécanismes en train d’être mis en place dans les écoles conventionnées catholiques pour que les parents participent dans la prise en charge de ce qu’on appelle « les frais de transport » des enseignants.
Et donc, le flou demeure. Alors que le ministère de l’EPST continue à prôner l’effectivité de la gratuité de l’enseignement de base sur l’ensemble du territoire national, dans certaines écoles conventionnées catholiques des arrangements ont déjà été trouvés pour que les parents d’élèves contribuent à la prise en charge des enseignants. De même, dans d’autres écoles, des pourparlers, entre parents et enseignants, sont en cours en vue d’une contribution financière de ces derniers dans le but de stopper la grève qui tend à son deuxième mois.
A (RE) lire : La gratuité de l'enseignement de base fait face au retour en force de la prise en charge des enseignants par les parents
La gratuité de l’enseignement, programme phare du gouvernement, rencontre des difficultés dans sa mise en œuvre. Depuis le début de l’année scolaire, les enseignants réclament l’application du deuxième pallier et d’autres avantages convenus dans le cadre du protocole de Bibwa. Ce que le gouvernement, confronté aux difficultés financières, n’est pas en en mesure d’appliquer son Budget 2021. Face à la persistance de la grève des enseignant, le Cardinal Fridolin Ambongo a encouragé les parents à « entre dans la danse ». Cela se comprend en contribuant financièrement à la prise en charge des enseignants.