Le "Congo n'est pas à vendre" (CNPAV), plateforme de la société civile, a organisé ce vendredi 20 novembre, un atelier de formation avec la population de la commune de N'djili dans le cadre du plaidoyer pour la redynamisation de la Cour des Comptes. Sous la coordination de l'ONG Réseau d'Education Civique au Congo (RECIC), membre du CNPAV, le professeur Philippe Kayumba, procureur à la Cour des Comptes, a été convié à expliquer à la population de N'djili le bien fondé du fonctionnement effective de cette institution, dans la lutte contre la corruption.
Dans son speech, le professeur Philippe Kayumba a expliqué à la population N'djiloise que jusque-là une cinquantaine des magistrats de la Cour des Comptes n'ont pas toujours prêté serment. Ce qui les empêchent de mener à bien leur travail. Il a insisté sur le fait que dans un État de droit, toutes les institutions doivent bien fonctionner.
"J'ai été invité pour expliquer à la population de N'djili, le rôle, la mission, les compétences et les difficultés que rencontrent la Cour des Comptes. Aujourd'hui, il semble que l'Inspection Générale des Finances a le vent en poupe mais la Cour des Comptes n'est pas en action. J'ai expliqué à la population de N'djili qu'une cinquantaine des magistrats de la Cour des Comptes n'ont pas prêté serment depuis 2 ans et 8 mois. La population a compris qu'il faudrait qu'elle puisse s'impliquer pour amener les autorités compétentes à organiser la prestation de serment des juges de la Cour des Comptes. On ne peut pas parler de l'Etat de droit lorsqu'il y a des institutions qui ne fonctionnent pas. La population a rassuré qu'elle va s'impliquer pour la redynamisation de la Cour des Comptes", a expliqué Phillipe Kayumba.
Pour sa part, Jean-Michel Mvondo, secrétaire exécutif du RECIC, a renchéri sur l'importance de la démarche du CNPAV. A l'en croire, la Cour des Comptes est indispensable dans la lutte contre la corruption en RDC, d'où sa redynamisation est une nécessité.
"Nous menons ce plaidoyer pour pousser les décideurs à comprendre que dans la lutte contre la corruption la Cour des Comptes est un cerveau moteur à ne pas négliger. Nous avons préféré commencer à sensibiliser la population qui est la principale victime des conséquences de la corruption. Cette série de sensibilisation sera élargie dans les grandes communes de Kinshasa. Après nous aurons à rencontrer les décideurs afin de leur faire parvenir les desideratas de la population", a dit Michel Mvondo.
Les participants à cet atelier ont manifesté un grand intérêt. Ils ont échangé avec l'orateur à travers un questionnement.
"Cet échange avec le procureur Kayumba m'a permis de comprendre mes droits. J'ai appris l'importance de la Cour des Comptes dans la lutte contre la Corruption en RDC. Cette initiative doit être élargie dans différentes communes afin de sensibiliser la population", a déclaré Channel Kasanji, l'une des participantes à cette activité.
Rappelons que les magistrats de la Cour des Comptes de la RDC fonctionnent et sont payés sans avoir prêté serment comme stipule l'article 9 de la loi organique régissant cette Cour. Et jusque-là, cette institution supérieure de contrôle de l'Etat n'agit pas efficacement. Elle ne compte aucun jugement dans sa gibecière. Sur ce, la campagne le "Congo n'est pas à vendre", milite pour sa redynamisation.
Jordan Mayenikini