La signature d’un accord triennal avec le Fonds monétaire international ouvrira à Kinshasa toutes les portes des institutions financières internationales. Pour le gouverneur de la Banque centrale du Congo, cette signature du Programme triennal reste la voie "la mieux indiquée" pour la sortie de crise en RDC.
La République démocratique du Congo s’approche de l’échéance des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI). Avant ces négociations qui devraient commencer durant ce dernier trimestre 2020 et au premier trimestre 2021, le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déogratias Mutombo, interpelle le gouvernement sur la nécessité de renforcer et de maintenir la stabilité du cadre macroéconomique afin de garantir les chances de succès de la RDC à ces négociations étant donné que l’enjeu c’est la signature d’un Programme triennal avec le FMI.
"Il faut renforcer la résilience intérieure. Et là, l’instrument budgétaire est fondamental. Malgré les difficultés qui vont être beaucoup plus importantes pendant cette période, nous devons tenir à stabiliser le cadre macroéconomique. Et pour ce faire, le Plan de trésorerie du gouvernement devra être un Plan de contingence des dépenses publiques en fonction des recettes. Si telle recette manque comment on doit élaguer telle ou telle dépense et ne contenir que les dépenses contraignantes. Les dépenses non contraignantes doivent en principe être gelées et n’être alignées qu’en cas des recettes supplémentaires. Tout éventuel déficit public ne peut être couvert que par les émissions des Bons du Trésor, pas par les avances de la Banques centrales. Ça c’est proscrit. Nous sommes en train de nous rapprocher de l’échéance des négociations pour la Facilité élargie des crédits qui va ouvrir la voie à la signature d’un programme triennal avec le FMI. Pour nous, c’est la voie de sortie de crise qui est la mieux indiquée, plus bénéfique. Nous devons œuvrer pour la signature du programme avec le FMI. Pour ce faire, nous devons maintenir cette stabilité du cadre macroéconomique. Ce n’est pas seulement l’obligation vis-à-vis du FMI. La stabilité c’est d’abord notre engagement vis-à-vis de la population. Nous devons maintenir le pouvoir d’achat de cette population. Ça c’est important ", a déclaré Déogratias Mutombo au cours de la conférence de presse tenue le vendredi 6 novembre à l’issue de la réunion du Comité de politique monétaire.
La RDC est déjà en coopération avec le FMI. Le 28 octobre 2019, un Programme de référence a été signé avec le FMI comme un préalable avant les négociations pour la conclusion du Programme triennal. De ce Programme de référence, le FMI est intervenu, d’abord le 16 décembre 2019 avec une Facilité de crédit rapide de 368 millions USD pour soutenir la balance de paiement de la RDC, puis en avril 2020 avec une autre Facilité de crédit rapide de 363 millions USD en faveur de Kinshasa au titre d’appui budgétaire dans le cadre du soutien à la riposte contre la covid-19. Dès lors, le gouvernement Congolais se doit de maintenir une gestion rigoureuse des finances publiques susceptible de maintenir la stabilité du cadre macroéconomique malgré la crise sanitaire de coronavirus. En devenant éligible à la Facilité élargie de crédit, la RDC accédera à des crédits beaucoup plus importants au FMI mais aussi chez d'autres partenaires financiers dont la Banque mondiale, la BAD, et autres.
Amédée Mwarabu