Les consultations devraient être plutôt un référendum sur des questions socioéconomiques critiques (Tribune de Jo Sekimonyo)

plateau analyse
PAR Deskeco - 02 nov 2020 10:10, Dans Analyses

Les discours improvisés prononcés lors d'un déluge ou d'un désastre ont toujours été repris par des prêtres et des charlatans sur le même ton dramatique pour hypnotiser les meutes naïves. Pourquoi est-ce que les acteurs politiques du Tiers-Monde continuent à ignorer que la prudence est subordonnée à la compétence qu’il faut démontrer dans la subtilité de la matière sociale ou agenda économique ? Les stipendiés de tous bords pointent du doigt que la sous-appréciation des valeurs et des vices est à la base des récurrentes tensions politiques entre le FCC et le CACH. Ceci non seulement est faux, mais surtout, très loin d’être au cœur des escarmouches dans cette coalition. Les attaques et contrattaques découlent plutôt du manque de substance de la mission auto-assignée des partis politiques ou les plates-formes en RDC qui fait de l’accès aux coffres du trésor public la fonction primordiale de leurs programmes.  

Si on ne tient pas compte de l’étrange dystopie en RDC pour fournir un support musclé d'analyse biaisé, les consultations politiques amorcée par le président Tshisekedi paraitrait être opportun. Et, c'est dans le contexte défini par le chef de l’Etat, ce théâtre politique, un beau jonglage politique afin de regagner une partie du capital politique qu’il a avidement gaspillé depuis le début de son mandat ? Non !  Au fil des jours, ce mouvement d'échecs prend la forme d'un autre coup d'épée dans l’eau qui enflamme inutilement les émotions qui donne aux dépassés et aux gourmands un nouveau regain d’espoir. Après la longue liste de fiascos coûteux tels que « le programme des 100 jours » inutile que l'ODEP révèle d’avoir coûté 2,481 milliards de USD et la réunion annulée entre la RDC, l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi en raison du manque de meilleure compréhension des parties impliquées qui a déversé 4 millions de USD dans les toilettes on ne peut s'empêcher de se grincer les dents à l’idée que le président Tshisekedi soi à la fois seul aux commandes de l’avion et de la tour de contrôle. 

La quête de notoriété et de respect ne consiste pas simplement en une éloquence raffinée. Si un miracle aura eu lieu et que la majorité passe du FCC au CACH, sur le plan social et économique, c’est pour aucun bénéfice pour les congolais. Les mêmes acteurs politiques et trompettistes munis du même esprit pour conserver l’illusion de l’opulence auront opter de prétendre servir un nouveau maître dans la même coalition. Autrement-dit, les mêmes tombes seront relocalisées dans le même cimetière.   

Néanmoins, tel qu'adopté par notre convention démocratique et défiguré dans son application, le principe est que la majorité devraient exercer un plus grand pouvoir. La cupidité du FCC de tout gagner et a tous les niveaux pendant les élections a fait de cette plateforme la mieux placée pour prouver sa pertinence. Malheureusement, au fil de temps, les déceptions sociales et économiques qui persistent telles que le taux de chômage pervers, particulièrement chez les jeunes, les massacres constants à l'Est et la qualité de vie humiliante en RDC illustrent clairement à quel point le clan politique majoritaire qui était l’AMP et se refigura en FCC, n'a jamais été vigoureusement préoccupé par les maux sociaux et économiques de la société par manque de feuille de route bien pensée pour la nation.  

Aujourd’hui, sans la laisse courte et le gros fouet tenus par Mr. le Sénateur à vie Kabila, l’agrégat FCC serai une proie facile car il est politiquement en soit un château de cartes. Le talon d’Achille de cette plateforme est qu’à travers tous les spectres sociaux et économiques la plateforme FCC n’a pas de raison d’être, jusque-là. Au lieu de farouchement aboyer contre le président Tshisekedi, tous les membres du FCC auraient dû se tenir respectueusement devant lui. Il leurs a en effet, subliminalement, offert une occasion en or à l'introspection.  

Évaluer l’absurdité de l’élite congolaise est une tâche facile mais aussi une perte de temps. La tristesse des péchés mortels de héros nationaux qui accable continuellement la contrélite est non plus un gain de temps. Déjà qu’il faut constamment crier qu’on ne peut pas espérer permettre aux congolais d’accéder et de jouir de la qualité de vie moderne en faisant simplement appel aux « chevaliers blancs ». Une consultation nationale est essentielle non pas pour accoucher un nouveau gouvernement éléphantesque rempli de desperados, mais plutôt un referendum sur des questions critiques telles que l'augmentation du salaire minimum, la pertinence du vote indirect ou le mode de gouvernement. Ceci incitera d'une certaine manière notre état de conscience nationale à s’éloigner des conquêtes des droits primitifs pour entamer un cadrage de nos dialogues sur les besoins universelles contemporaines.  

 Jo M. Sekimonyo  

  https://fr.sekimonyo.com/about-sekimonyo

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