Le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Déogratias Mutombo, est revenu, le jeudi 8 octobre au cours d'une conférence de presse, sur les fausses interprétations faites sur les états financiers audités de son institution qui ont été publiés la semaine passée. Pour le patron de la BCC, la dette vis-à-vis du Rwanda et du Burundi qui apparait dans ses états financiers est une dette de l'Etat Congolais et non une dette contractée par la Banque centrale et date de l'époque zaïre.
« La fameuse dette vis-à-vis du Burundi et du Rwanda, c’est une dette qui est née des soldes négatifs des opérations issues d’un mécanisme de compensation très lointaine de l’époque zaïre, dans le cadre de la CEPGL. Un mécanisme de compensation, cela en rapport avec un arrangement monétaire qui avait été signé par les banques centrales de la Communauté économique des pays des grands lacs, la CEPGL. A l’époque, il y avait ce solde négatif qu’on a trouvé, je crois vers les années 1980. On avait aussi une chambre de compensation avec l’Angola qui nous doit aujourd’hui plus de 10 millions USD. Il n’a jamais payé non plus. Donc, ce n’est pas une dette de la Banque centrale à proprement parlé. Ce mécanisme de compensation entre les trois pays consistait à accroitre les échanges commerciaux entre nos trois pays. C’était un système où les résidents payaient des marchandises des autres pays en monnaie nationale. C’est ce que ça signifie. Mais, ils se sont arrêtés avec un solde négatif d’un pays vis-à-vis d’un autre. Et la RDC est restée avec une dette vis-à-vis du Rwanda de 908 000 DTS et 2,950 millions DTS vis-à-vis du Burundi. Au fait, c’était des décisions étatiques. A un moment donné, il était même question de verser ces dettes dans le panier de la dette publique. Et les démarches étaient avançaient avec ces pays. Ce ne sont pas des dettes des banques. Nous, pour raison de transparence et de responsabilité, nous continuons à les garder. Effacer c’est une fuite en avant. On garde parce que peut être on pourra trouver un mécanisme de règlement. Vous savez par exemple, nous avons une dette propre envers le FMI par ce qu’une institution comme le FMI ne prête pas aux Etats. Quand le FMI prête de l’argent c’est au niveau des banques centrales. Et quand nous remboursons la dette du FMI, c’est à partir de notre bilan de notre compte d’exploitation. On ne débite pas le compte du Trésor. C’est comme ça que ça se passe. Mais les autres dettes ce sont des décisions des chefs d’Etat de l’époque. Ce n’est pas la Banque centrale qui avez emprunté à l’époque pour financer ses activités. Non », a expliqué Déogratias Mutombo lors de la traditionnelle conférence de presse tenue après la réunion du Comité de politique monétaire.
C’est le cabinet d’audit Deloitte Services SARL qui a certifié les états financiers de l’exercice 2019 de la Banque centrale du Congo. L’analyse sommaire des comptes annuels de l’exercice 2019 montre que le total bilantaire s’est établi à CDF 6 094 158 millions contre CDF 4 451 962 millions à fin décembre 2018, soit une progression de CDF 1 642 196 millions. Et donc, au terme de l’exercice 2019, le résultat d’exploitation de la Banque centrale s’est clôturé avec un résultat positif de CDF 11 841 millions (7,189 millions USD au taux de change moyen de 1647 FC le dollar américain) contre CDF 52 624 millions en 2018, selon le Bilan de la BCC.
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Amédée Mwarabu