Le Prix Nobel de la Paix, Dr Denis Mukwege, a plaidé le lundi 31 août 2020 pour la démilitarisation des sites miniers à la base des conflits dans l’est de la République démocratique du Congo. Il s’est exprimé au cours de la première réunion de la sous-commission droits de l’homme du Parlement européen.
Ce plaidoyer qui rentre dans le cadre de ses démarches en faveur d’une justice pour les crimes commis dans cette partie du pays.
« Ces minerais des conflits vont devenir des minerais propres si les sites où ils sont exploités ne sont plus sous contrôle des hommes en armes. C'est pour cette raison que nous pensons que la paix ne peut se construire sans justice. Si les bourreaux restent dans l'armée, la police et l'administration, certainement qu'ils vont continuer à contrecarrer les efforts de la justice pour continuer à exploiter dans les carrés miniers. Ils ont tous les chemins pour faire exporter ces minerais sans le moindre contrôle et après avoir commis des crimes », a-t-il dit.
Il a également plaidé pour que les minerais puissent profiter à la population congolaise.
« Je pense que ces deux mécanismes peuvent aller ensemble. Donc, les efforts de la loi qui a été votée par le parlement européen et aussi les efforts de justice pour permettre à ce qu'il y ait la paix et que la population puisse jouir de son travail et non pas continuer à travailler comme les esclaves dans les zones minières », a ajouté Dr Mukwege.
Le Prix Nobel de la paix est revenu sur les recommandations du rapport mapping. Il est également revenu sur la lutte contre l’impunité, la promotion de la justice transitionnelle et la situation des droits de l’homme en général en RDC.
Un rapport du Baromètre de sécurité dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, projet conjointement géré par Human Rights Watch et le Groupe d’étude sur le Congo basé à New York publié en août 2019, avait affirmé que plusieurs officiers de l’armée congolaise déployés dans les zones minières dans l’est du pays récoltent « d’importants revenus » et refusent de rentrer dans les camps militaires.
Jordan MAYENIKINI