RDC: "Le Congo n'est pas à vendre" maintient son opposition aux transactions SOKIMO-KODO Ressources-AJN Ressources

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PAR Deskeco - 31 juil 2020 11:19, Dans Entreprises

La Campagne « Le Congo n’est pas à vendre » vient de réagir sur le communiqué de la Direction Générale de la SOKIMO publié dans le Journal « 48 HEURES » paru à Kinshasa le 15 juillet 2020. Dans cette publication, la SOKIMO a apporté des éclaircissements sur ses transactions avec AJN Resources Inc d’une part et Pianeta Mining and Trading Sarl d’autre part.

« La Campagne félicite la SOKIMO pour ce partage d’information proactif et pour avoir exprimé son ouverture aux suggestions constructives qui lui permettraient d’éviter les écueils éventuels que peut contenir le partenariat AJN Resources Inc. Saisissant cette opportunité, dans un premier temps la campagne « Le Congo n’est pas à vendre » réitère toutes ses recommandations contenues dans son Communiqué de Presse du 25 juin 20201 qui contient déjà de nombreuses suggestions constructives », dit le communiqué de ce Collectif d’Ongs.

Dans son Communiqué, la SOKIMO reconnaît que plusieurs entités avaient reproché à sa Direction Générale d’avoir procédé à des cessions illégales de ses titres miniers à des partenaires. Ces reproches, rappelons-le, venaient entre autres de l’Assemblée Nationale lors de l’audition du ministre de Portefeuille et du Directeur Général a.i. de la SOKIMO. L’Assemblée Nationale s’était prononcée contre les transactions le 30 mai 2020.

« La Direction de la SOKIMO affirme toutefois que toutes ces opérations ont été faites de manière transparente pour les différentes parties ainsi que pour l’Etat congolais représenté par les deux tutelles « Ministre du Portefeuille et Ministre des Mines. » Pourtant, la loi exige des appels d’offre pour les transactions des entreprises publiques. Comme le caucus des Parlementaires de l’Ituri l’a souligné, « ces cessions ont été faites en violation flagrante de plusieurs dispositions du Code minier et souffrent de plusieurs entorses… », nous n’épousons aucunement la démarche du Ministre du Portefeuille… », écrit la campagne « Le Congo n’est pas à vendre ».

Ces appels d’offre ne sont pas seulement une exigence légale, ils aideraient aussi à protéger la SOKIMO contre le type de transaction signée avec Pianeta Mining and Trading SARL que même la SOKIMO regrette déjà, soutient ce Collectif.

Pour rappel, fin 2019, la SOKIMO a cédé sans appel d’offre ses permis de Zani et Kodo à une nouvelle joint-venture, Kodo Resources, avec une toute jeune société Pianeta Mining and Trading SARL. La SOKIMO affirme avoir fait une « due diligence » suffisante vis-à-vis de ce partenaire. Pourtant, les propriétaires semblent n’avoir aucune expérience dans le secteur minier, selon les Ongs. D’où, la campagne « Le Congo n’est pas à vendre » avait décrié la cession de ces gisements riches à une société écran sans capacité financière et technique.

« Aujourd’hui, la SOKIMO subit les conséquences de cette transaction de gré à gré. Dans son communiqué, elle constate – six mois seulement après la conclusion du partenariat Kodo Resources – que son partenaire n’a pas rempli ses obligations, prétendument en raison des problèmes d’insécurité dans la région qui étaient pourtant déjà présents au moment de la conclusion de l’accord. Pire, la SOKIMO qui souhaite maintenant récupérer ses permis promet d’indemniser son partenaire alors que ce dernier n’a réalisé aucune plus-value sur le terrain. Ainsi, la SOKIMO va s’endetter, à une hauteur non définie, auprès d’un partenaire sans compétence technico-financière qui ne lui a rien apporté. Tout ceci aurait pu être évité avec un appel d’offre transparent et ouvert qui aurait permis de sélectionner un partenaire compétent et engagé pour le vrai développement du secteur minier en Ituri», soutiennent les 8 organisations signataires de ce communiqué.

La Campagne « Le Congo n’est pas à vendre » souhaite la vraie relance de la SOKIMO. Pour y parvenir, il faudrait d’abord chercher à résoudre les causes de son isolement et de la mauvaise performance de ses partenariats plutôt que de créer des nouveaux partenariats qui aboutiront aux mêmes résultats décriés.

Rappelons que dans ce dossier de la SOKIMO, la Campagne "Le Congo n’est pas à vendre" a toujours réitéré ses recommandations faites antérieurement à l’Etat congolais, à savoir : Annuler le protocole d’accord entre AJN et SOKIMO afin d’éviter qu’AJN ne continue à lever des fonds sur les marchés internationaux, profitant des actifs souverains de la RDC à travers la SOKIMO ; Commanditer un audit financier, du patrimoine, des ressources humaines et des partenariats de la SOKIMO et de le rendre public, ce qui constituera une base solide pour un plan de relance des activités de la SOKIMO ; De lancer des appels d’offres ouverts et compétitifs afin de recruter des nouveaux partenaires pour la SOKIMO après audit, si telle est la stratégie adoptée dans un business plan global pour la SOKIMO.

Amédée Mwarabu

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