Les perspectives économiques pour le monde sont sombres, la crise du coronavirus provoque l'un des chocs les plus graves contre la croissance mondiale de notre époque. En RDC, l’aspiration nationale socioéconomique et la volonté des acteurs politiques sont deux lignes parallèles si droites qu’on doute voir se joindre un jour. Il existe de nombreux arguments pour le pessimisme. C’est une nation qui est entrain d’en faire trop pour garantir que la crise économique et sanitaire générée par covid-19 nous frappe aussi fort que possible. On pourrait penser que l’idée est d'en faire un distributeur automatique de billets. La pandémie se produit dans un environnement national instable ; la nation n'a pas encore compris ou à commencer à apprécier sa valeur économique dans le secteur des services ni même à apprendre à utiliser le commerce comme une arme pour créer la prospérité de ses citoyens.
A mi-parcours de son mandat, le président Tshisekedi est en manque de temps politique et de plus en plus d'espace social. Cette réalité s’aggrave par l'absence d'un gang politico-économique idéologique agile et inspirant autour de lui, ou ses collaborateurs qui peuvent reconnaitre être à bout de souffle étant hors de leur ligue et démissionner, pour lui donner une chance a un grand sprint final. Pour le bien de son héritage ou empreint politique, social et économique, 3 bons coups de poing peuvent diluer son portrait sur les ratés scandaleux de ses 100 premiers jours ou les nombreux trébuchements et tripotages autour des affaires de l'État tels que la réponse aux défis multisectoriels largués par la pandémie de Covid-19.
Premièrement, au lieu de continuer à créer une confusion avec des doublures du système judiciaire, il y a deux solutions simples. Le président devrait établir un centre d'appels pour le ministère de la Justice où toute personne en RDC peut appeler et signaler des crimes et des comportements criminels d'agents publics tels que le harcèlement ou la rétrocession. Son administration devrait présenter au Congrès un projet pour la protection des dénonciateurs. Une protection et récompense pour les fonctionnaires qui révèlent "l'illégalité, le gaspillage et la corruption du gouvernement" des conséquences néfastes de leur emploi encouragerait les participants réticents ou involontaires au crime à se manifester. Cependant, les dénonciateurs devraient être tenus de soumettre des informations crédibles et d'autres documents pouvant étayer leurs demandes avant de bénéficier d'une protection et d'une récompense.
Ensuite, son administration devrait organiser un recensement national qui est en retard de plus des décennies. L'obtention d'un nombre complet et précis de la population est d'une importance cruciale pour la politique économique et la planification sociale d’une nation. Covid-19 a démontré combien les informations détaillées sur la population sont essentielles pour la réponse d'urgence aux catastrophes. Politiquement, cela aiderait à redessiner les districts locaux pour contenir un nombre à peu près égal de citoyens afin de garantir que le pouvoir de vote de chaque personne est de près équivalent.
Enfin et surtout, le président devrait organiser un référendum sur notre système de gouvernement. L'actuel système semi-présidentiel ou double exécutif dans lequel un président existe aux côtés d'un Premier ministre et d'un cabinet, ce dernier étant responsable devant la législature de l'État, s'est avéré ajouter une autre couche de complexité et de confusion sur la responsabilité dans une symbiose tribal politique déjà inefficace. Pour des raisons de sens commun dans les arrangements politiques, sociaux et économiques, nous devons décider soit de suivre le régime présidentiel dans lequel le président est le chef de l'exécutif et est élu directement par le peuple, soit un système parlementaire, l'exécutif du pouvoir est dévolu au législateur.
Juste pour apporter une grande correction à la pyramide congolaise, je dirai que sur le marché du savoir, il n'y a pas de grand professeur mais de chercheurs de grande renommée ou de grands penseurs. Leur mérite est basé sur la qualité de leurs pensées ou la qualité de leur contribution à l'humanité à travers leur domaine. Toutefois, une grande âme intellectuelle cherche à rendre les pensées dures faciles à comprendre et à digérer. Un charlatan fait le contraire. Cependant, tordre et transformer une pensée est en quelque sorte essentiel pour garder les esprits paresseux éveillés et se sentir en vie. Sauter dans et hors des deux rubriques sans perdre tous les cheveux est quelque chose qu'une personne devrait chercher à apprendre et apprendre à transmettre cette compétence lors de son entrée dans le monde universitaire.
Un bon nombre insiste à diminuer l’aspiration national en tournant la RDC en un grand champ de maïs soi-disant remplir le ventre du congolais est une priorité. Ils ne font pas la différence entre un ménage et une nation. Il y a une contre-élite qui ne cesse de narguer la conscience nationale. La bataille consiste entre ceux qui n’ont vu que leur monde et se disent que c’est le monde, ceux qui ont aperçu le monde et estiment que congolais ne vaut pas le meilleur de ce qu’ils ont vu du monde, et la contre-élite qui est ceux qui parcourent et analysent le monde et croient fermement que la pauvreté et toute la longue liste des injustices sociales et économiques ne devrai pas être un destin pour les congolais. Le dernier groupe gagne petit à petit du terrain en usant et abusant de ce qui est à la fois une arme plus dangereuse que la bombe atomique et un médicament plus efficace contre toutes les maux sociaux et économiques, le droit à la conscience.
Jo M. Sekimonyo