La Banque centrale a ouvert un guichet depuis le mois passé pour une facilité de financement avec une première tranche de 50 millions USD destinés aux opérateurs économiques qui peuvent fournir des produits de première nécessité dans les grands centres urbains dont principalement Kinshasa en ce temps de la pandémie au covid-19. Mais, aucun opérateur n'a bénéficié à ce jour de ce crédit faute des projets bancables. La Banque centrale est prête même à assister ceux des opérateurs économiques qui n'arrivent pas à présenter de dossier bancables.
C’est le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déogratias Mutombo, a révélé, le jeudi 30 avril, que les 50 millions USD débloqués depuis plus d’un mois maintenant en faveur des importateurs et des distributeurs des produits de première nécessité afin de garantir la permanence des denrées sur le marché dans les grands centres de consommation ne trouvent pas encore de preneurs jusqu’à ce jour.
« Parmi les mesures d’atténuation des effets du covid-19 sur l’offre et la demande, il y a ce guichet de facilité de financement avec une enveloppement initiale de 50 millions de dollars pour permettre aux opérateurs économiques d’assurer l’approvisionnement des grands centres urbains en produits de première nécessité. Mais, nous remarquons que jusque-là il n’y a pas de bénéficiaires de ce financement alors que c’est donné à 7,5%, en termes de taux effectif global. Donc, vous n’aurez plus à payer d’autres frais de dossier. En tout et pour tout, vous ne paierez que ce taux-là. Mais les gens ne sollicitent pas. Je voudrais dire que cette facilité c’est pour notre économie, c’est pour des opérateurs installés chez nous. C’est pour promouvoir la production agricole intérieure. C’est pour nous permettre demain d’être autosuffisant sur ce plan là. On peut commencer comme ça. J’ai reçu des appels comme quoi nous ne favorisons que Kinshasa, ce n’est pas vrai. Les opérateurs qui veulent bénéficier de cette facilité n’ont qu’à se présenter au niveau des guichets de leur banque en province. On m’a dit qu’il n’y a pas de demande de qualité c’est-à-dire des projets ne sont pas bancables. Ceux qui sollicitent ne savent pas présenter de projet. Ils ne présentent pas de garantie…C’est de l’argent qu’il faut rembourser. Ne demandez pas toujours en termes de millions de dollars. Ce n’est peut-être pas toujours nécessaire. Pourquoi prendre beaucoup d’argent que peut être vous n’utiliserez pas. Demandez 250 000 dollars ou 300 000 dollars et présenter des garanties. Si vous pouvez vous faire assister par des fiduciaires, faites-le. Jusque-là, les gens n’arrivent pas à obtenir ce crédit-là. C’est ce qu’on ne comprend pas. On a demandé à ce que ceux qui éprouvent des difficultés pouvaient nous écrire pour qu’on voie comment les aider à bien présenter leur projet. Mais, il faut présenter des projets qui garantissent la solvabilité. Pourquoi on n’arrive pas à prendre cet argent. Vous voulez seulement que les étrangers viennent prendre cet argent et puis vous allez dire qu’on ne favorise que les étrangers. Il y a des banques dans chaque province. Il faut exprimer la demande », a confié Déogratias Mutombo, lançant un appel aux opérateurs économiques en besoin de financement.
La BCC, en accord avec le gouvernement, avait annoncé le 3 avril dernier l’ouverture d’un guichet de facilité de financement, avec une première tranche de 50 millions USD, à la disposition des opérateurs économiques via les banques commerciales pour éviter la rareté des produits de grande consommation dans les grandes villes en cette période de la pandémie de covid-19.
" La Banque centrale a mis en place un guichet de refinancement de 3 à 24 mois pour accorder des facilités aux opérateurs économiques de manière à assurer les grands centres urbains en produits de première nécessité. Il s'agit d'une facilité qui va commencer avec une première tranche de 50 millions de dollars américains. Les demandeurs doivent être des importateurs ou des distributeurs qui sont en mesure de fournir ces produits très rapidement. Ces derniers doivent formuler leur demande de crédit auprès des banques commerciales qui vont les répercuter à la Banque centrale du Congo. Et très rapidement, on va allouer des crédits à des taux concessionnels. Évidemment, nous devons sécuriser ces prêts parce que c'est l'argent du contribuable Congolais. C'est pourquoi les crédits sollicités doivent être utilisés pour l'objet pour lequel il a été accordés et les emprunteurs doivent être en mesure de rembourser", avait déclaré le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déogratias Mutombo, au cours de la conférence de presse du vendredi 3 avril à l’issue de la réunion du Comité de politique monétaire.
En disponibilisant ces fonds, le gouvernement voulait surtout éviter la pénurie des denrées alimentaires de première nécessité, d'éviter la spéculation, la hausse des prix et le rationnement de ces produits sur le marché.
En effet, il s’observe une baisse des importations tout comme des exportations en République démocratique du Congo depuis les quatre premiers mois de l’année comparativement à l'année précédente.
Selon la BCC, les importations ont baissé de 31% et les exportations de 27% durant ces quatre premiers de l’année 2020. La RDC consomme plus des produits importés.
Amédée Mwarabu