Le Comité de politique monétaire (CPM) a tenu, le jeudi 30 avril, sa 4ème réunion ordinaire de l’année sous la direction du gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Déogratias Mutombo.
Il ressort de cette réunion que les principaux indicateurs du cadre macro-économique de la République démocratique du Congo sont au rouge.
La Banque Centrale du Congo table sur un taux de croissance de -1,9% en 2020 contre 4,4% en 2019. « Cette contraction est expliquée en grande partie par la baisse de l’activité extractive, laquelle devrait enregistrer un recul de 5,6% par rapport à 2019 », explique la BCC dans son communiqué publié à l’issue de la réunion du Comité de politique monétaire.
De même, le taux d’inflation se détériore. « A la quatrième semaine du mois d’avril 2020, le taux d’inflation, en cumul annuel, s’est situé à 3,126% contre 1,655% à la dernière du mois de mars dernier. En glissement annuel, l’inflation est ressortie à 6,415%. A fin décembre 2020, il est attendu, toutes choses restant égales par ailleurs, une inflation de 9,875% au-delà de l’objectif de 7,0% à moyen terme », fais savoir l’Institut d’émission.
La BCC explique donc la hausse des prix intérieurs par « les anticipations des opérateurs économiques et des consommateurs sur fonds de mesures d’encadrement des prix par le gouvernement en cette période de crise sanitaire ».
En ce qui concerne les finances publiques, la BCC renseigne « des déficits publics importants » depuis le début de l’année en raison notamment de « la faible mobilisation des ressources ».
Au 30 avril 2020, le solde du trésor affiche un déficit de 200,4 milliards CDF alors que le Trésor tablait sur un excédent de 1,4 milliard CDF à la fin du mois sous analyse.
« En cumul annuel, l’Etat est déficitaire de 620,3 milliards de CDF contre un excédent programmé de 34,7 milliards CDF aux quatre premiers mois de l’année 2020 », indique la BCC.
Ainsi, face à cette situation la Banque centrale « exhorte le gouvernement à aligner les dépenses aux ressources disponibles, en privilégiant les dépenses dites contraignantes et limitant celles jugées non prioritaires, et ce, afin de contenir les pressions exercées sur le marché ».
Quant à la monnaie nationale, le franc congolais, il s’observe une « accélération de la dépréciation » au cours du mois d’avril. Le taux de change s’est situé, selon la BCC, à 1 725,49 CDF et 1 850,49 CDF le dollar américain, respectivement à l’interbancaire et au parallèle, à fin avril 2020.
« La monnaie nationale a perdu 3,04% et 6,76% de sa valeur respectivement à l’interbancaire et au parallèle, par rapport à fin décembre 2019 », note la Banque centrale.
Seules les réserves de change ont connu une hausse à la suite du dernier appui à la balance des paiements de 363,27 millions USD du Fonds monétaires international (FMI).
Les réserves internationales de la RDC ont atteint 978,35 millions USD au 27 avril 2020, correspondant à une couverture d’importation de 3 semaines sur ressources propres.
Amédée Mwarabu