RDC : suite au coronavirus, Augustin Matata prédit la détérioration des finances publiques, l’augmentation de l’inflation, la dépréciation du franc congolais

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PAR Deskeco - 21 mar 2020 12:23, Dans Finances

L’ancien Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, a fait une analyse sur l’impact socio-économique du coronavirus sur l’économie de la République démocratique du Congo. Il soutient que si le gouvernement ne prend pas des mesures nécessaires face à cette pandémie les principaux indicateurs du cadre macroéconomique vont se détériorer sensiblement.

« J’ai examiné l’impact socio-économique du Coronavirus sur l’économie congolaise : les finances publiques devraient se détériorer, l’inflation augmenter, la monnaie se déprécier fortement et les arriérés de salaires augmenter. Des mesures s’imposent face à la catastrophe », a tweeté Matata Ponyo, à l’issue d’une conférence de presse qu’il a tenue au courant de la semaine à Kinshasa sur l’impact du coronavirus sur l’économie de la RDC.

Cette question du coronavirus a été au centre des échanges au sein de la 2ème réunion ordinaire du Comité de politique monétaire de la Banque centrale du Congo tenue le 13 mars. Pour les experts de la BCC, les impacts probables du coronavirus dans le monde sur la RDC sont entre autres : la perte de croissance économique ; la baisse des rapatriements des devises ; la baisse de la rentabilité des fonds propres des banques ; la baisse des recettes du trésor ; la dépréciation du taux de change et l’accélération de l’inflation ; le risque de la baisse des réserves de change ;  la perte du pouvoir d’achat et la dégradation de la situation sociale.

Pour la RDC, les scenarii des experts de la BCC, en cas de la propagation du coronavirus sur le territoire national, sont notamment : la baisse des mouvements des personnes et des biens ; la baisse de l’activité dans tous les secteurs de l’économie nationale ; la baisse des investissements intérieurs ; l’expansion des dépenses publiques ; le risque d’une longue récession.

« En RDC depuis le début de l’année, la cadre macroéconomique reste globalement stable mais une stabilité sur fond des pressions exercées sur nos finances publiques. Lesquelles pressions risquent d’être amplifiées par l’incertitude liée à la propagation du coronavirus.  Le coronavirus est aujourd’hui considéré si pas l’ennemi numéro un mais le facteur de risque numéro un pour toutes les nations. C’est donc, une situation qu’il faudra à tout prix bien gérer pour contenir cette grippe, je pense, saisonnière. De toute façon, le coronavirus n’a pas encore affecté de manière significative notre économie », a tenté de rassuré le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déogratias Mutombo, au cours de la traditionnelle conférence de presse à l’issue de cette réunion du Comité de politique monétaire.

Toutefois, la RDC récent déjà certains chocs dû au coronavirus à la suite notamment du ralentissement de la demande de ses matières première sur le marché international.

« La baisse de la demande internationale que nous connaissons depuis un certain temps risque d’être accéléré par la propagation planétaire du coronavirus. Cette baisse a déjà induit une chute des cours du cuivre du cobalt, surtout du pétrole. La poursuite du coronavirus ne fait pas que baisser la demande mais aussi l’offre. Donc, les deux sont en train de baisser. Donc, comme nous sommes dépendant du cuivre et du cobalt, ça risque d’affecter davantage nos finances publiques si les réformes visant l’amélioration de mobilisation des recettes et l’amélioration de la qualité de la dépense tarde à être mis en œuvre. Il est impératif de mettre en œuvre ces réformes », avait prévenu le patron de l’Institut d’émission.

A l’issue de cette réunion du 13 mars, le Comité de politique monétaire avait baissé le taux de croissance économique de la RDC de 4,6% à 4,1% pour 2020.

Amédée Mwarabu

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