Le Comité de politique monétaire (CPM) a tenu sa deuxième réunion ordinaire le vendredi 13 mars à Kinshasa sous la direction du gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Déogratias Mutombo.
Une des décisions majeures de cette réunion a été l’abaissement du taux de croissance économique à la suite de la conjoncture économique au niveau international et national dominé par le ralentissement économique.
Selon le gouverneur de la Banque centrale, la situation macroéconomique de la République démocratique du Congo est « relativement stable ».
Voici les principaux indicateurs du cadre macroéconomiques à fin février 2020 :
Taux de croissance. Les prévisions de croissance pour 2020 renseignent la poursuite du ralentissement de l’activité économique sur fond d’un environnement économique difficile tant sur le front extérieur qu’intérieur. En effet, l’activité économique devrait progresser de 4,1% en 2020 contre des réalisations de 4,4% et 5,8% respectivement en 2019 et 2018. Toutefois, ce niveau de croissance tiré par le secteur privé non extractif, reste supérieur à la moyenne de l’Afrique subsaharienne.
Opinion des chefs d’entreprises. Concernant le baromètre de conjoncture, il s’observe un regain de confiance des chefs d’entreprises au mois de février, après deux mois consécutifs de méfiance. Le solde global d’opinions s’est établi à +0,3% contre -7,7% et -5,7%, respectivement en janvier 2020 et en décembre 2020.
Taux d’inflation. Sur le marché des biens et services, il s’est observé en février un ralentissement du rythme de formation des prix des biens et services, attestée par un taux d’inflation mensuel de 0,256% venant de 0,507% le mois précédent. En glissement annuel, l’inflation est ressortie à 4,649% et en annualisée, elle se situerait à 4,497%, face à un objectif de moyen terme de 7,0%.
Finances publiques. L’exécution des opérations financières de l’Etat s’est clôturée avec un déficit de 252,3 milliards CDF. Ce résultat révèle la difficulté qu’éprouve le gouvernement à accroitre la mobilisation des recettes intérieures afin de financer sainement les dépenses de l’Etat. En cumul annuel, la situation financière de l’Etat est déficitaire de 388,9 milliards CDF contre un creux programmé de 89,1 milliards CDF pour les deux premiers mois de l’année.
Taux de change. Sur le marché de change, le mois de février 2020 a été marqué par quelques dépréciations de la monnaie nationale. A l’indicatif, le taux de change s’est situé à 1 695,01 CDF le dollar américain, soit une dépréciation de 0,7% par rapport à son niveau du mois précédent, alors que sur le segment parallèle, le franc congolais n’a perdu que 0,4% de sa valeur pour s’échanger à 1 751,67 CDF.
Réserves internationales. Elles se sont situées à 716,81 millions USD, traduisant une baisse mensuelle de 68,7 millions USD. A ce jour, ces réserves ne couvrent que deux semaines d’importation des biens et services sur fonds propres.
Quant à la situation monétaire, elle renseigne une dilatation d la base monétaire de 137,5 milliards de CDF, tenant principalement au financement monétaire du déficit de l’Etat. Dans ce contexte de surliquidité, les coefficients de la réserve obligatoire, bien que maintenues à leur niveau de 2018, à savoir 13,0% et 12,0% pour les dépôts en devises à vue et à terme ainsi que 2,0% et 0,0% pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme, ont permis de ponctionner un niveau de liquidité de 15,6 milliards CDF en février 2020. Le taux directeur est resté à 9%.
Tout en gardant « inchangé » son dispositif de politique monétaire, le Comité de politique monétaire a exhorté le gouvernement « à renforcer les mesures visant à booster les recettes publiques et à limiter les dépenses aux ressources disponibles ».
Amédée Mwarabu