A l’issue de la tenue, le vendredi 13 mars, de sa deuxième réunion ordinaire, le Comité de politique monétaire (CPM) a exhorté le gouvernement « à renforcer les mesures visant à booster les recettes publiques et à limiter les dépenses aux ressources disponibles ».
En effet, après le premier déficit au mois de janvier, le compte du trésor vient d’accuser un autre déficit à fin février 2020.
L’exécution des opérations financières de l’Etat s’est clôturée avec un déficit de 252,3 milliards CDF à fin février 2020, rapporte un communiqué de la Banque Centrale du Congo.
« Ce résultat (Ndlr : le déficit de février) révèle la difficulté qu’éprouve le gouvernement à accroitre la mobilisation des recettes intérieures afin de financer sainement les dépenses de l’Etat. En cumul annuel, la situation financière de l’Etat est déficitaire de 388,9 milliards CDF contre un creux programmé de 89,1 milliards CDF pour les deux premiers mois de l’année », note le même communiqué publié à l’issue de la réunion du Comité de politique monétaire.
Commentant ce déficit budgétaire au cours de la traditionnelle conférence de presse ténue après la réunion du Comité de politique monétaire, le gouverneur de la BCC, Déogratias Mutombo a appelé le gouvernement à un effort soutenu pour améliorer tant la mobilisation des recettes que la qualité de la dépense.
« Sur le plan des finances publiques, l’exécution requiert qu’un effort soutenu soit consenti pour améliorer la mobilisation des recettes de l’Etat. En même temps, pour améliorer la qualité de la dépense. Cet effort est aussi nécessaire pour nous permettre la mise en œuvre réussie du Programme de référence que nous avons signé avec le FMI. La réussite de ce Programme va donner accès au pays à la signature d’un Programme triennal qui va nous donner accès à la Facilité élargie de crédits. Nous avons demandé au Fonds monétaire que ça soit un montant important qui soit à la hauteur de nos besoins de notre balance de paiement de sorte que cela puisse avoir un effet catalytique important pour les autres financements attendus de la Banque mondiale, de la BAD de l’Union européenne, pour nous permettre de financer de manière efficace notre développement stratégique. C’est très important. La seule contrainte des finances publiques, nous devons avoir un crédit net de l’Etat conformément aux exigences du Programme de référence pour nous permettre de signer ce programme de moyen terme. Des efforts sont en train d’être consentis. Que cela se réalise le plus tôt possible », a dit Déogratias Mutombo.
Le ministère des Finances a promis de clôturer le premier trimestre 2020 avec un excédent de 33 milliards afin de se conformer aux repères quantitatifs du Programme de référence conclu avec le FMI.
Dans son communiqué publié à l’issue de sa mission du 19 au 25 février à Kinshasa, le FMI a souligné « la nécessité de mettre immédiatement un terme aux avances de la banque centrale et de rembourser celles accordées ».
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Le gouvernement Ilunkamba a signé le 28 octobre 2019 un Programme de référence de six mois avec le FMI. Si la RDC réussit à mettre en œuvre ce programme conformément aux critères convenus, le gouvernement pourra conclure au second semestre 2020 un programme formel triennal avec le FMI assorti d’un accès à la Facilité élargie au crédit.
Amédée Mwarabu