Intervenant sur les ondes de la radio B-One (émettant à Kinshasa), le député provincial du Kongo Central, Jean-Claude Mvuemba, a déclaré que le rapport récemment publié par l’Observatoire de la surveillance de la corruption et de l’éthique professionnelle (OSCEP) est biaisé lorsqu’il cite les députés sans pointer du doigt le gouvernement central et les gouvernements provinciaux.
Selon ce rapport, signale-t-on, les éléments de la Police de circulation routière sont cités comme les agents publics de l’Etat les plus corrompus au Congo. Ils sont suivis des douaniers, des inspecteurs judiciaires, des députés et des agents de l’administration publique.
« Tous les rapports qui émanent des organisations de droit citoyen pour surveiller la gestion des institutions de la République ainsi que de certaines sociétés mandataires publiques, sont toujours les bienvenus. Mais je me pose la question, les policiers, les roulages, les douaniers, etc., mais l’exécutif est où ? Vous devrez savoir que les députés tant nationaux que provinciaux, ne peuvent être corruptibles que dès lors que l’exécutif est en train de s’émailler d’une de ses grosses corruptions afin que les députés ne puissent pas les poursuivre », a déclaré le député provincial J-C Mvuemba.
Il rappelle à cet effet qu’à une certaine époque, lui et certains de ses amis de l’Opposition se plaignaient à l’Assemblée nationale car ils ne pouvaient pas faire le contrôle parlementaire. Cela était dû à la corruption, a-t-il affirmé.
« Dès lors qu’il n’y a pas de contrôle parlementaire par rapport à l’exécutif national tant aux exécutifs provinciaux, mais nous allons toujours continuer à décrier la corruption. Mais il faudrait savoir quand ce rapport cite les députés, est-ce ce sont les députés de la Majorité ou de l’Opposition ? En ce que je sache, depuis 14 ans que je suis parlementaire, tant national que provincial, l’Opposition n’a jamais été majoritaire. Souvenez-vous que l’Opposition a toujours commencé à l’Assemblée nationale à 150, à 170, et à la fin on se retrouvait toujours autour de 80. Donc j’estime que le rapport est un peu biaisé puisque ni la Présidence, ni le Gouvernement ne sont épinglés », a-t-il souligné.
Du côté de la LICOCO (Ligue congolaise de lutte contre la corruption), Ernest Mpararo, secrétaire général de cette Ong, joint au téléphone toujours par la même radio B-One, salue ce rapport et appelle à des sanctions pour combattre ce mal qui terni l’image de la Rdc. « Ce n’est pas seulement la Police de roulage, c’est presque toute la Police en général. Parce qu’il y a des policiers OPJ, ceux qui sont dans les administrations, qui sont également trempés dans la corruption. Au niveau du baromètre que nous avons réalisé, 67 % des Congolais estiment que la Police en général est le service de l’Etat le plus corrompus en Rdc », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « Les acteurs politiques effectivement sont également les plus corrompus. Selon ce baromètre que nous avions publié, 74 % des Congolais pensent que les politiques, les députés, les sénateurs, les ministres sont les plus corrompus parce que ce sont eux qui prennent des grandes décisions. Et ces grandes décisions sont en défaveur de la population. Il faudrait que les politiques s’impliquent, il faut qu’ils sanctionnent et qu’ils encouragent ceux qui sont dans la bonne gouvernance, ceux qui font de l’intégrité leur cheval de bataille ».
Lepetit Baende