RDC:La BCC redoute 4 facteurs susceptibles d’exploser les dépenses publiques avant la fin de l’année

PAR Deskeco - 28 aoû 2019 01:13, Dans Actualités

La Banque centrale du Congo a gardé « inchangés » les dispositifs actuels de sa politique monétaire à l’issue de la 7ème réunion ordinaire du Comité de politique monétaire (CPM), tenue le 23 août à Kinshasa, sous la direction du gouverneur Deogratias Mutombo Mwana Nyembo.

Cette décision de l’Institut d’émission a été dictée par la stabilité des indicateurs du cadre macroéconomique de la République démocratique du Congo observée ces derniers mois.
En effet, à fin juillet 2019, d’après le gouverneur de la Banque centrale, les recettes mobilisées se sont chiffrées à 864,4 milliards de CDF et les dépenses à 773,0 milliards de CDF. Ce qui dégage un excédent de 91,4 milliards de CDF.

Cependant, malgré ce solde mensuel positif du mois, « en cumul, le solde des opérations financières de l’État consacre, à fin juillet 2019, un léger déficit de 30,0 milliards de CDF, non susceptible de perturber le cadre macroéconomique», précise la Banque centrale dans le communiqué publié à l’issue de la réunion du CPM.
Bien plus, le CPM a noté que le taux de croissance demeure à 5,6% en 2019, que le solde global d’opinions des opérateurs économiques a augmenté de 6,5 points pour s’établir à 14,6%. Il en est de même du taux d’inflation qui est 4,174% à fin juillet.

Quant aux réserves de change, elles sont estimées à 1,037 milliard USD, représentant 4 semaines d’importation des biens et services au 31 juillet. Pendant la même période, en rythme annuel, la monnaie nationale ne s’est dépréciée que de 0,88% et 0,08% sur le marché officiel et parallèle.

« Dans ce contexte caractérisé par une relative stabilité macroéconomique conjuguée en l’absence des chocs majeurs imminents, la Banque centrale a décidé de maintenir inchangés les dispositifs actuels de la politique monétaire. Ainsi, le taux directeur demeure à 9,0%. Les coefficients de la réserve obligatoire sur les dépôts en devises à vue et à terme sont maintenus respectivement à 13,0% et 12,0% et ceux pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme à 2,0% et à 0% », soutient la BCC.

Cependant, l’Institut d’émission redoute un accroissement des dépenses publiques pendant les quatre prochains mois en raison des évènements tant politiques que socioéconomiques.

« Anticipant sur le surcroit des dépenses publiques eu égard notamment des paiements des dépenses liées à (1) la convocation de la session extraordinaire du parlement en vue de l’investiture du gouvernement, (2) l’installation du nouveau gouvernement, (3) la rentrée scolaire, (4) les premières festivités de fin d’année de la nouvelle administration, le CPM appelle à un suivi rapproché des indicateurs macroéconomiques et à un renforcement de la coordination des politiques monétaire très prudente et budgétaire restrictive », note la Banque centrale du Congo dans son communiqué du 23 août.

En effet, si à fin juillet le déficit budgétaire n’était que de 30 milliards de CDF (17,17 millions USD), au 9 août il a augmenté à 103 millions USD, selon les données fournies par la BCC dans son récent bulletin d’informations statistiques. Ce déficit budgétaire risque donc de s’accentuer au regard des prochaines dépenses liées à la session extraordinaire du parlement et à l’installation d’un gouvernement de 65 membres. D’où l’alerte lancée par la Banque centrale.

A lire:https://deskeco.com/rdc-les-indemnites-dentree-en-fonction-des-membres-du-gouvernement-sylvestre-ilunga-chiffrees-a-cinq-5-millions-de-dollars-americains/

DESKECOM.COM, se basant sur le taux budgétaire en vigueur, a évalué à 5 millions USD le budget d’installation du gouvernement du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.

Amédée Mwarabu

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