Une lettre du cabinet de la Présidence de la République, datée du 13 juin 2019, sollicitant une autorisation spéciale pour le projet de construction et de réhabilitation des bâtiments abritant la résidence et les bureaux du Président de la République, et les bureaux de ses collaborateurs situés à la cité de lunion africaine.
Selon le courrier que Deskéco a pu consulter, le marché a été attribué à la société Démocratic Congo High tech construction Company SARL, en sigle « DCHTCC ». Le coût des travaux est évalué à 180 millions deuros.
« Le choix de la société susvisée comme attributaire du marché se justifie notamment par le fait quelle a une expertise avérée pour avoir déjà exécuté par le passé des travaux analogiques comme lattestent les preuves en annexes », lit-on du courrier de la présidence de la république. Pourtant, le moniteur du guichet unique renseigne que la DCHTCC a été immatriculé le 14 juin 2019.
Inquiétude de la Société Civile
La publication de cette lettre a suscité une vague de réactions. Au niveau de la société civile spécialisée sur la question des finances publiques, on dénonce la violation de larticle 27 du décret portant manuel de procédure de la Loi relative aux marchés publics, qui stipule que « les marchés spéciaux ne concernent que lacquisition des équipements ou fournitures et les prestations de toute nature, strictement liées à la défense nationale, à la sécurité et aux intérêts stratégiques de lEtat ».
Ensuite conformément à larticle 23 de la Loi relative aux marchés publics en République Démocratique du Congo, suite à sa jeunesse, la société Démocratic Congo High tech construction Comapny SARL, ne dispose pas de qualification requise pour accéder à un marché public.
Contacté par Actualité.CD, le Directeur de cabinet adjoint de la Présidence de la République, Désiré-Cashmir Kolongele Eberande parle dun fake News et ne reconnaît pas lauthenticité de la lettre. Pourtant, une source de la Direction de Contrôle des Marchés Publics confirme avoir reçu ce courrier de la Présidence de la République, sollicitant lautorisation spéciale pour ce projet de construction et de réhabilitation des bâtiments abritant la résidence et les bureaux du Président de la République.
Un projet de longue date
Le projet de construction dun Palais présidentiel existe depuis des longues années. Depuis 2014, les différentes Lois des finances du pouvoir central ont toujours prévu des crédits budgétaires pour la matérialisation de ce projet. Cependant, à la suite à la modicité des recettes publiques, le Gouvernement a été buté à des difficultés de trésorerie pour financer les travaux. Car, la RDC fonctionne sur base caisse, nous confie un expert du Ministère du Budget.
En 2016, la Loi des finances avait prévu 2,1 millions USD pour le financement des travaux de construction dun palais présidentiel à Kinshasa. Une année avant soit en 2015 le Gouvernement avait effectué un paiement de 320 452 USD pour les études de faisabilité.
Cependant, l'engagement de 180 millions deuros en 2019 constitue déjà une entrave à la Loi relative aux finances publiques. Dautant plus que les crédits disponibles à engager et sont de lordre de 343.445 USD pour lexercice 2019.
VM