« Le cuivre est passé sous la barre de 6.000 Usd/tonne depuis bientôt deux semaines. Quant au cobalt, il se négocie aujourdhui à 32.500 Usd/tonne et ne devrait pas tarder à franchir le seuil de 30.000 Usd/tonne pour plonger un peu plus dans labîme. Ce nest quune question des jours », a-t-il indiqué.
A en croire cet expert du secteur minier, lespérance à une inversion de cette tendance baissière nest pas pour demain. Bien au contraire, estime-t-il, « je suis davis que la descente aux enfers des métaux de base devrait se poursuivre et pourrait même saccélérer dans les prochaines semaines ».
Et pour cause ? Il explique que « Pour ce qui est du cuivre dabord, les analystes avaient parié sur des cours relativement hauts en 2019, misant sur une demande soutenue par le développement des énergies renouvelables et de la mobilité électrique ainsi que sur le déstockage du marché observé au dernier trimestre de 2018. Lequel a permis de baisser les stocks de cuivre jusquà leur plus bas niveau depuis 2016 ».
Il analyse cependant que la guerre commerciale à laquelle se livre le Président américain Donald Trump contre la Chine notamment, entraîne un ralentissement de lactivité économique chinoise avec pour conséquences, la révision à la baisse des besoins en matières premières de lindustrie chinoise. Tout en rappelant que, la Chine, lusine du monde de lépoque contemporaine, consomme près de deux-tiers (2/3) de loffre mondiale du cuivre.
Quant au cobalt, Léonide Mupepele indique que la demande de lindustrie de lautomobile électrique, principale filière industrielle consommatrice du métal vert, demeure encore très forte. Mais malheureusement, elle croît moins vite quon lespérait, souligne-t-il. Et de préciser qu'en 2019, la croissance attendue de lautomobile électrique ne devrait pas dépasser 38,1 % alors quelle était de 56,1 % en 2015, de 56,8 % en 2016 et de 50,3 % en 2017 ».
Poursuivant son analyse, l'expert affirme que « La demande du cobalt est en plus dopée, dans une moindre mesure certes, par loffre des raffineurs chinois qui se voient contraints de se débarrasser de leur cobalt en surstock. Mais, comme nous avons eu à le souligner à plusieurs reprises, le marché du cobalt est surtout saturé par les exportations congolaises qui nen finissent pas de gonfler ».
Il démontre quavec 111.358 tonnes de métal contenu en 2018, les exportations congolaises de cobalt étaient déjà en hausse de 35 %. « Pour 2019, il faudra compter non seulement avec un surcroît de production de Katanga Mining du groupe Glencore qui devrait réaliser 26.000 tonnes de cobalt contre seulement 11.000 tonnes en 2018, mais il faudra également compter avec Metalkol du groupe Eurasian Resources, qui vient dentrer en production avec une usine dune capacité de production de 24.000 tonnes de cobalt », a-t-il conseillé.
Il en appelle donc au nouveau Premier ministre, le professeur Sylvestre Ilunga Ilunkamba, dêtre déjà prévenu et de sattendre à des jours bien sombres pour les recettes fiscales du secteur minier au cours de cette année 2019.
Lepetit Baende