RDC : la suspension des dépenses publiques risque d’entraîner une contraction de l’économie

PAR Deskeco - 08 fév 2019 07:39, Dans Actualités

Dès son entrée au pouvoir, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, a pris la décision de suspendre toutes les dépenses de l’Etat, en dehors de celles liées à la rémunération. Certaines dépenses jugées urgentes doivent au préalable recevoir le quitus de la Présidence de la République.

Cette décision rentre dans les prérogatives conférées au chef de l’Etat par l’article 69 de la constitution, d’assurer le bon fonctionnement des institutions.

Au niveau du Ministère du Budget, quelques agents estiment que cette décision vise aussi à lutter contre le gaspillage et le détournement des fonds publics par les membres du Gouvernement sortant. “De ce fait, le Budget 2019 n’est pas encore exécuté, en dehors de son volet rémunération”, affirment-ils.

“Pendant cette période, des nombreux dossiers peuvent être monté pour sortir l’argent du trésor public, sans arriver à destination”, confie un agent de la sous-division des dépenses communes.

Contraction et excédents budgétaires au premier trimestre

Selon la Loi des finances pour l’exercice 2019, les dépenses linéaires du premier trimestre avoisinent 1,4 milliards USD. Jusque-là, aucune instruction n’a été donné aux différents services de l’Etat pour engager leurs dépenses, indique une source du Ministère des Finances. 509 millions USD pourraient être utilisés pour les dépenses de rémunération pendant la période. Les excédents budgétaires seraient estimé à 970 millions USD, si le gap est résorbé par les régies financières.

La mesure prise par la Chef de l’Etat pourrait conduire à une contraction de la croissance de l’économie congolaise, au premier trimestre 2019, du fait de la non-exécution du budget, renseigne une source de la direction de préparation et suivi du budget. Pour changer cette situation, tout pourra dépendre de la capacité du Gouvernement à changer la situation une fois en fonction.

“En plus, ce qu’il faut savoir est que le nouveau Gouvernement ne sera pas en place avant le mois de Mars soit au premier trimestre 2019. Une fois installé, il devra présenter son programme au Parlement ; élaborer un budget rectificatif et le soumettre au Parlement. Pendant ce temps, aucun investissement ne sera opéré, conformément aux instructions du Chef de l’Etat”, ajoute notre source.

La lutte contre la pauvreté prônée par le Chef de l’Etat ne peut être amorcé que si les finances publiques sont utilisées de manière rationnelle pour l’atteinte cet objectif. Ensuite, aligné le budget sur les priorités déclinées dans son programme présenté lors de la campagne électorale.

Valery M

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