RDC : La relance de la Miba, plus qu’une nécessité (Analyse)

PAR Deskeco - 15 juil 2019 08:49, Dans Actualités

Depuis plus de quinze ans, la Minière de Bakwanga (MIBA), société congolaise de production de diamant industriel et de joaillerie cherche désespérément sa relance à travers des nouveaux financements pour renouveler son outil de travail, payer le personnel et lancer la production du diamant. Plusieurs gouvernements qui se sont succédé ces dernières années n’ont pas tenu parole. Il y a plus de promesses que des actions concrètes. Même les partenaires étrangers de ce géant d’autrefois n’ont pas mis la main à la poche.

Toutes les démarches entreprises par les uns et les autres à l’extérieur du pays n’ont rien donné. La vache au lait d’hier a continué à assister impuissante à sa dégradation. Son personnel, impayé depuis plusieurs années a cherché mieux ailleurs pour sa survie. Les uns sont à Lubumbashi, d’autres à Kinshasa et même en dehors du pays à la recherche d’un mieux-être.

Conséquences de la faillite

Le Grand Kasaï vivait à cause de son diamant ainsi que de l’agriculture. A partir du moment où la production de cette pierre précieuse avait failli, les conséquences ont été directes : fermeture de tous les sous-traitants de la Miba, disparition des milliers d’emplois, augmentation du niveau de chômage, pauvreté et malnutrition, dégradation de la voirie urbaine et routes de desserte agricole, exode rural en masse, amenuisement de l’assiette fiscale provinciale, etc.

Ainsi, le Grand Kasaï (à travers la Miba) qui avait été le pourvoyeur des fonds dans l’opération ‘’efforts de guerre’’ de Mzee Laurent-Désiré Kabila a vu son prestige fondre comme du beurre au soleil. Des milliers de ses fils et filles ont pris le chemin de l’exil vers des provinces plus viables. C’est ce qui explique notamment la présence des milliers de ‘’Wewa’’ à Kinshasa et à Lubumbashi.

Mbuji-Mayi, Kananga, Tshikapa, Kabinda, Muene-Ditu se sont vidés de leurs habitants, faisant le trop plein d’autres provinces comme le Haut-Katanga, Lualaba et Kinshasa.

La relance vivement attendue

Le Grand Kasaï attend du nouveau pouvoir la réalisation de deux projets principaux : la relance de la Miba et la construction du barrage Katende. Beaucoup d’autres projets secondaires peuvent voir ensuite le jour à partir de ces deux principaux.

Si Félix Tshisekedi veut réellement aider cet espace de la République, il doit en toute priorité relancer la Minière de Bakwanga (dont le montant de la relance est estimé à 20 millions de dollars Us). Ensuite, faire accélérer les travaux du barrage sur les chutes Katende dans le territoire de Dibaya.

Ce courant électrique permettrait d’alimenter Tshikapa, Kabinda, Kananga, Mbuji-Mayi, Mwene-Ditu et toutes les autres contrées du Grand Kasaï. Des petites et moyennes industries trouveraient alors la raison de s’y implanter. Tous ceux qui viennent chômer dans les rues de Kinshasa et Lubumbashi trouveraient des petits boulots et ne seraient plus un poids pour d’autres provinces. La relance de la Miba permettrait au Gouvernement de diversifier les moyens de sa politique et financer ainsi l’agriculture.

Du temps où elle était viable, la Miba finançait plusieurs autres projets d’utilité sociale. Et même le Gouvernement provincial trouvait, à travers les impôts et taxes, les moyens de sa politique. La RDC ne doit pas se contenter de la production du cobalt et du cuivre alors qu’elle a beaucoup d’autres potentialités pour lesquelles un sacrifice doit être consenti en termes de financement.

Lepetit Baende

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