Le ministre de l'environnement, Ami Ambatobe, a été interpellé le mercredi 04 avril dernier au Parlement pour répondre à la préoccupation du député national Patrick Mayombe qui voulait avoir de l'éclairage par rapport à cette problématique du transfert des eaux du bassin du fleuve Congo. Pour le ministre Ambatobe, la question du transfert des eaux ne relève pas seulement du gouvernement mais du souverain primaire.
Pour le ministre de lenvironnement, le République du Tchad doit dabord donner les raisons du tarissement du Lac Tchad avant que la RDC nenvisage le transfèrement des eaux de la rivière Ubangi vers ce lac. Selon Ami Ambatobe, Kinshasa exige dabord les études de faisabilité avant de prendre position sur cette question.
« Le bassin du Congo fait lobjet dune double sollicitation relative au transfèrement des eaux. Nous avons dun côté le projet Transaqua, qui sollicite le transfert des eaux de la Rivière Ubangi vers le Lac Tchad et de lautre côté nous avons une demande de transfèrement des eaux du Fleuve congo vers lAfrique Australe. En 2014, le pays a mis en place une commission interministérielle sur la problématique du transfèrement des eaux du bassin du fleuve Congo vers le lac Tchad. Et notre position est claire à ce sujet. Nous devons savoir pourquoi le Lac Tchad est en train de tarir avant de de parler du transfèrement des eaux. Nous risquons de ne rien apporter comme solution durable si nous ne connaissons pas les vraies causes de cette situation. Il faut à cet effet des études au préalable sur les raisons du tarissement du Lac Tchad » a affirmé le ministre Ambatobe.
Le ministre de lenvironnement a également souligné que le gouvernement congolais na pas le pouvoir de prendre une telle décision de manière unilatérale.
« La question du transfèrement des eaux au lac Tchad ou ailleurs doit dabord être soumis à lapprobation du peuple congolais pas referendum. Selon la constitution et les lois de la République une telle question ne peut pas faire lobjet dune simple décision gouvernementale mais cest le peuple qui doit donner son aval à travers un référendum. En plus sil doit y avoir transfèrement, cela doit se faire à l'embouchure du fleuve congo et non avant » a-t- indiqué.
Toujours selon le ministre Ambatobe, le transfèrement des eaux sur le Fleuve congo pourrait avoir des conséquences sur le devenir du barrage dInga, sur les mangroves et même sur la biodiversité du fleuve Congo et de ses affluents. Sans oublier le risque du réchauffement climatique qui résulterait de lévaporation du carbone dans les tourbières du Bassin du congo évaluées à environ trois cent milliards de tonnes.
Ami Ambatobe reconnaît également que leau brute pourrait rapporter au pays plus dargent que le pétrole, le cobalt ou dautres ressources naturelles.
Willy akonda Lomanga/ desk Eco