RDC : la corruption des grands électeurs contribue à l’affaiblissement de l’Etat

PAR Deskeco - 20 fév 2019 09:35, Dans Actualités

En République démocratique du Congo, la corruption a atteint un niveau inquiétant. Plusieurs candidats à l’élection sénatoriale dénoncent le monnayage des voix auprès des députés provinciaux, qui sont des électeurs. Il faut dépenser entre 15 à 20 000 USD pour se faire élire. Une situation, qui fait voler à l’éclat le sens même d’une élection démocratique. La situation est similaire pour les candidats gouverneur et vice-gouverneur.

Il est évident que ces pratiques de corruption vont d’abord conduire à un anéantissement du système démocratique en RDC, affaiblir le contrôle parlementaire, porter un frein au développement économique, accroître les coûts des entreprises, saper la légitimité du Gouvernement et réduire la confiance du peuple. Elle pourrait ensuite conduire à une instabilité politique et à l’absence de cohésion sociale dans le pays.

Pourtant, un parlement est une institution fondamentale d'un pays, car il est l'expression essentielle de la volonté du peuple et a donc comme responsabilité première de lutter contre la corruption sous toutes ses formes, en particulier dans la vie publique mais de plus en plus aussi dans l'économie tout entière. Les parlements doivent s'atteler à cette tâche dans l'intérêt de la moralité générale de la société, mais aussi de son progrès économique durable, pour lequel l'honnêteté et la confiance sont vitales.

Comment lutter contre cette corruption

Il est important que les députés provinciaux prennent conscience des méfaits de la corruption dans la société pour faire aboutir les actions du contrôle. Pour cela, les instruments de contrôle parlementaire, doivent être utilisés sans complaisance chaque fois qu’un cas de corruption est révélé à un parlementaire.

Selon un magistrat, il existe un arsenal juridique aussi en droit positif congolais, notamment les articles 147 à 150d du Code pénal livre Il tels que modifiés et complétés par les articles 1 à 5 de la loi n° 05-006 du 29 mars 2005 modifiant et complétant le Décret du 30 janvier 1940 portant Code pénal congolais) et droit International, on note différentes conventions. “Cet arsenal juridique est suffisant. Ce n'est pas l'abondance qui fait l'efficacité. Il suffit tout simplement de permettre une application stricte des textes en vigueur pour arriver à des résultats efficients”, a-t-il ajouté.

La lutte contre la corruption figure parmi les chantiers du Président de la République. Sa prévention permet d’assurer une prévisibilité accrue dans la société notamment en protégeant les droits de propriété et, en général, les droits fondamentaux de l'homme auxquels la corruption porte fréquemment atteinte.

VM

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