RDC :Félix Tshisekedi appelé à se prononcer sur les soupçons de corruption dans les assemblées provinciales

PAR Deskeco - 16 fév 2019 11:15, Dans Actualités

L'un après l'autre, des candidats au poste de gouverneur de province et de sénateur se retirent après avoir constaté que le seul argument qui compte pour se faire élire dans les assemblées provinciales est l'achat des voix moyennant des billets de banque.

Le projet de société des candidats gouverneur ne valent plus la peine. De même, les convictions politiques des prétendants aux sénatoriales ne sont des arguments solides pour convaincre l'électorat dans les assemblées provinciales. Désormais, pour se faire élire, il faut acheter les voix des grands électeurs.

C'est une transgression inacceptable des lois de la République et surtout du contrat social. Les députés provinciaux ont été votés sur base d'un discours de valeurs républicaines qu'ils ont tenu devant les Congolais. Ils se sont engagés devant le peuple dans leur circonscription à défendre des valeurs et à remplir correctement leurs missions pour l'intérêt supérieur de la République. Dès lors, il est inadmissible de troquer les voix du souverain primaire contre des enveloppes des candidats gouverneur ou sénateur.

Devant l'ampleur que prend ces soupçons de corruption dont certains sont avérés, le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, est appelé à se prononcer. Dans son discours d'investiture, le chef de l’Etat s'est engagé à mener une "lutte efficace et déterminée" contre la corruption. Devant des soupçons avérés de corruption dans les assemblées provinciales, le président de la République est dans l'obligation de lancer un signal fort contre cette perversion électorale.

“Faudrait-il vraiment tolérer la corruption des grands électeurs ? “. C'est la tribune que l'économiste Amsini Dandy Matata vient de publier et dans laquelle il se pose ces questions : "Quel crédit accorder à un élu qui a sollicité le suffrage populaire à l’aide d’un discours anti-corruption mais qui souhaite allègrement être lui-même corrompu par celui qu’il est censé contrôler ? Quelle confiance accorder à un député dont le premier acte de parlementaire consiste à vendre son vote au plus offrant des candidats gouverneur ou sénateur dans le mépris total de la volonté de ceux qui l’ont porté à l’assemblée (les citoyens) ? Quel genre de contrôle parlementaire peut-on attendre d’un élu qui accepte si précocement un tel niveau de compromission et qui se propose volontairement de devenir « l’obligé » du futur gouverneur par la souillure de l’argent ? Dans cette relation corrupteur-corrompu, l’argent biaise le rapport de force au bénéfice du premier."

Naturellement, le procureur de la République devrait se saisir de ce dossier dans l'impératif de moraliser la vie politique dans les assemblées provinciales.

Amédée MK

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