LUnion européenne considère la forêt congolaise comme un symbole fort, tant du rôle que joue la République démocratique du Congo sur la scène mondiale, que de son apport au patrimoine de lhumanité. Pour elle, cette forêt synthétise aussi les enjeux contemporains, tant à la fois de protection mais également de promotion et d'opportunités de développement, qui sont au cur de la relation de l'Union européenne à la Rd Congo.
Cest pourquoi, dans le cycle actuel, lUnion européenne a contribué à hauteur de 175 millions deuros, tous financements confondus, à la conservation et la promotion de la biodiversité congolaise. Cest ce quavait révélé le chargé daffaires a.i de la Délégation de lUnion européenne en Rdc, M. Guillaume Chartrain, à loccasion de la Journée de lEurope célébrée le 08 mai dernier à Kinshasa sous le thème « la biodiversité et la forêt congolaise ».
Il précise que « Combinant ces deux aspects nous avons été actifs au côté des éco-gardes dans la lutte contre le braconnage et le déboisement, et soutenu des aires protégées sur près de 130.000 km². Cet appui important sera pourtant insuffisant sans lengagement de tous ».
A la recherche de gains financiers rapides doit succéder une approche plus durable et responsable, estime-t-il. « Je minquiète dentendre encore que des parcs et zones protégées restent sujets à exploration et exploitation ».
M. Guillaume Chartrain croit cependant que les ressources naturelles des parcs peuvent être mises à dispositions dun développement durable. « Et nous disposons déjà dexemples de développement socio-économiques au bénéfice des populations vivant à proximité des aires protégées. L'expérience la plus aboutie actuellement est celle du Parc national des Virunga. Plus de 45.000 emplois directs et indirects ont été créés au Nord-Kivu, par le développement hydroélectrique, le tourisme et l'appui au secteur agricole. Cela, tout en réussissant à freiner le déclin de la grande faune, à commencer par l'emblématique gorille de montagne, dont la population a refranchi le seuil des mille individus pour la première fois depuis le début de ce millénaire. Nous sommes convaincus que cette approche peut être reproduite
», a-t-il souligné.
La Rdc aura également accès aux 40 milliards deuros de lUE pour lAfrique
Dans un autre chapitre de ce même discours, le chargé daffaires a réitéré la disponibilité de lUnion européenne pour accompagner la modernisation de la gestion des finances publiques en République démocratique du Congo. Mais aussi pour lutter contre la corruption « qui gangrène le développement de ce magnifique pays et nuit à lémergence dune classe moyenne, moteur du progrès ».
Et il a rappelé la volonté de lUnion européenne dapprofondir ses relations économiques et commerciales avec lAfrique à travers une politique axée sur les investissements et la création demplois. Cette approche, a-t-il signifié, vise à encourager linvestissement, identifier les chaînes de valeurs, soutenir léducation et le développement des compétences pour renforcer lemployabilité, diversifier les économies, stimuler les échanges et améliorer le climat des affaires.
« 40 milliards deuros y seront consacrés à léchelle du continent. La Rdc doit pouvoir y avoir accès. Notre délégation accompagnera les réformes nécessaires à cette fin à travers lexpertise de ses agents et en soutenant le plaidoyer des entreprises européennes, actives dans de nombreux secteurs, et représentées par le Cercle économique européen... », a-t-il affirmé.
Et dajouter enfin : « linvestissement privé, pour être stimulé, a besoin de paix, de sécurité et de stabilité, ainsi que dun climat propice aux investissements et dun environnement favorable aux entreprises. Ceci passe notamment par la stabilité macroéconomique et des systèmes financiers ouverts à laugmentation des crédits au secteur privé ».
Lepetit Baende