L'expert minier, Léonide Mupepele plaide pour le développement durable des zones minières en RDC

PAR Deskeco - 04 juil 2019 10:09, Dans Actualités

L’expert minier congolais Léonide Mupepele a déploré dernièrement la disparition d’au moins 43 mineurs clandestins, morts ensevelis dans l’éboulement qui a eu lieu le jeudi 27 juin dernier dans la mine GLENCORE de Kolwezi, connue sous le nom de KOV. Il fustige à cet effet l’intervention des militaires dans des sites miniers pour déloger les mineurs.

« Comme à l’accoutumé, la réplique des autorités à cet incident qui a coûté la vie à des malheureux compatriotes, qualifiés à cette triste occasion de voleurs par le vice-premier ministre de l’Intérieur a.i., M. Basile Olongo, a été d'envoyer des centaines des soldats pour sécuriser la mine en évacuant les « intrus » à coup de gaz lacrymogène. Une semaine auparavant, la même opération avait été menée pour déloger les 10.000 mineurs clandestins de la mine de Tenke-Fungurume, propriété de China Molybdenum », a-t-il regretté.

Pour sa part, Léonide Mupepele estime que le recours aux hommes en uniforme pour sécuriser les exploitations minières industrielles est évidemment une solution à portée des mains des autorités du pays, mais elle ne constitue qu’un pis-aller pour le court-terme. « Le problème qui se pose tant aux autorités minières du pays qu’aux miniers eux-mêmes et qui requiert une réponse durable, est celui d’assurer un revenu régulier à ces milliers de riverains qui, pour la plupart, vivaient déjà de l’artisanat minier avant que ne viennent s’installer sur leur sol ces compagnies minières qui revendiquent aujourd’hui ces terres », ajoute-t-il.

Et de marteler, « A terme, je suis d'avis que la solution passe par l’amélioration de l’impact de l’exploitation minière sur ces zones minières en visant notamment la maximisation de la part du chiffre d’affaire que ces sociétés minières sont susceptibles de consacrer localement en termes d’achat des services et intrants, voire des équipements miniers ».

L’expert minier Mupepele poursuit en démontrant que le défi consiste dès lors à réfléchir à comment attirer des investisseurs qui viendraient créer des ceintures industrielles autour de ces zones minières avec objectif d’offrir aux miniers les consommables, les machines et articles divers, nécessaires au fonctionnement de leurs mines.

Non seulement cela réduirait le volume des devises qui échappent au pays pour l’achat à l’étranger et l’importation de ces biens et services, soutient-il, mais cela contribuerait à réduire le chômage qui amène les riverains à envahir les concessions minières industrielles. « Cela s’appelle, je crois, la croissance partagée ou encore « développement durable », conclu l’expert minier Mupepele.

Lepetit Baende

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