LOrganisation mondiale de la Santé vient de déclarer lépidémie dEbola dans la province du Nord-Kivu une « urgence » de portée internationale. Cette prise de position de lOMS va impliquer forcément un accroissement des fonds des bailleurs et partenaires engagés à la riposte. Dores et déjà, le ministère de la Santé de la RDC appelle à « une plus grande transparence et redevabilité des acteurs humanitaires par rapport à leur utilisation des fonds pour répondre à cette épidémie.
Au lendemain dun cas confirmé dEbola détecté à Goma, une ville de près de 2 millions dhabitants, lOrganisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré, mercredi 17 juillet, que l'épidémie dEbola en République démocratique du Congo constitue une « urgence de santé publique de portée internationale ».
« Il est temps que le monde entier prenne connaissance et redouble d'efforts. Nous devons travailler ensemble de manière solidaire avec la RDC pour mettre fin à cette épidémie et construire un meilleur système de santé », a déclaré le Docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, le Directeur général de l'OMS, dans un communiqué publié le mercredi 17 juillet.
Cependant, du côté du gouvernement congolais, le ministère de la Santé émet quelques réticences. Dabord le ministère de la santé dit espérer que « cette décision nest pas le résultat des nombreuses pressions de différents groupes de parties prenantes qui voulaient utiliser cette déclaration comme une opportunité pour lever des fonds pour les acteurs humanitaires malgré les conséquences potentiellement néfastes et imprévisibles pour les communautés affectées qui dépendent grandement du commerce transfrontalier pour leur survie ».
En suite, le ministère de la Santé demande plus de transparence dans la gestion des fonds qui seront alloués. « Alors que le Gouvernement continue de partager ouvertement avec les partenaires et les bailleurs de fonds la manière dont il utilise les fonds reçus, nous espérons quil y aura une plus grande transparence et redevabilité des acteurs humanitaires par rapport à leur utilisation des fonds pour répondre à cette épidémie dEbola », note le ministère dans son communiqué.
Toutefois, la RDC soutient que lépidémie dEbola est avant tout une crise de santé publique qui nécessite une réponse par des acteurs ayant une réelle expertise technique. Kinshasa note que la principale difficulté est que « cette épidémie intervient dans un environnement caractérisé par des problèmes de développement et de carences du système de santé ».
Depuis lapparition de lépidémie en août 2018, le cumul des cas est de 2522, dont 2428 confirmés et 94 probables. Au total, il y a déjà eu 21 698 décès (1604 confirmés et 94 probables) et 717 personnes guéries. Depuis le 8 août 2018, les personnes vaccinées sont estimées à 163 533, selon les données du ministère de la Santé au 17 juillet 2019.
Amédée Mwarabu